Des insurgés afghans proposent un plan de paix

Après deux ans de montée en puissance des insurgés sur une large partie du territoire, le gouvernement afghan, acculé, tente en dernier recours de jouer la carte politique en nouant un dialogue avec les rebelles qui le voudront bien. Des discussions préliminaires ont démarré en début de semaine avec l'une des principales composantes des forces d'opposition, le Hezb-i-Islami, dont le numéro un est un terroriste recherché par le département d'état, le chef de guerre Gulbuddin Hekmatyar. Ces pourparlers ont été l'occasion pour les dirigeants de ce mouvement de remettre un plan de paix en 15 points. L'une de ses principales revendications porte sur un calendrier clair de retrait des troupes étrangères hors du sol afghan, une condition pour poursuivre le dialogue qui doit aboutir, si tout se passe conformément aux voeux de Karzai, à une conférence (« jirga ») de paix nationale cette année. En janvier, le président Hamid Karzai avait présenté à ses alliés occidentaux son plan de « réconciliation nationale », censé sortir son pays de la spirale de violences où il est engagé. Les alliés du président Karzai ont longtemps hésité avant d'apporter leur soutien à une option qui revient à tendre la main à l'ennemi d'hier. Mais depuis l'assaut des troupes alliées en 2001 et la fuite du régime taliban, la stratégie occidentale trop axée sur l'action militaire a conduit à l'impasse. Et aujourd'hui l'Onu « se félicite des efforts renouvelés du gouvernement afghan (...) pour faciliter le dialogue avec les éléments de l'opposition qui sont prêts à renoncer à la violence, à couper les liens avec Al-Qaida et d'autres organisations terroristes ... ».la carte de la divisionCependant, rien n'est acquis. Dans son plan de paix, le Hezb-i-Islami exige de « mettre en place une administration intérimaire » et la tenue de nouvelles élections. Autre obstacle pour Karzai, faire venir à la table des négociations une autre composante de l'insurrection, les talibans. Or ceux-ci excluent toute discussion tant que les troupes étrangères ne se sont pas retirées du pays. Pour relever son défi, le président afghan pourra jouer de la rivalité entre les différents mouvements. Ainsi, un accord passé avec le Hezb-i-Islami pourrait profondément changé le rapport de forces sur le terrain. Laurent Chemineau
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