Ouf, la passe de trois a été évitée. En mars, les dépenses des ménages en produits manufacturés, qui représentent 25% de leur consommation globale, ont progressé de 1,2% selon l'Insee. Cette petite hausse intervient après deux replis consécutifs, de 2,5% en janvier et de 1,4% en février. Les achats d'automobiles (+1,4%), de textile-cuir (+3,5%) et les dépenses en bien d'équipement du logement (+0,9%) expliquent en grande partie ce rebond mensuel. Au total, sur l'ensemble du premier trimestre, les dépenses ont cédé 1,9%. Pouvoir d'achat grignotéLe sursaut de mars peine à masquer les difficultés de la consommation depuis le début de l'année sur fond de remontée de l'inflation, qui grignote le pouvoir d'achat, et de progression du chômage. Il s'agit de deux variables fondamentales : "tant que les ménages auront peur pour l'emploi et le sentiment que leur pouvoir d'achat se dégrade, ils seront tentés de se constituer une épargne de précaution et de limiter leurs dépenses », avance Alexander Law chez Xerfi. Compte tenu du fait que la consommation était, jusqu'à maintenant, le moteur quasi unique de l'activité, les chiffres de la croissance au premier trimestre que l'Insee dévoilera le 12 mai prochai, ne devraient pas être très flatteurs pour l'économie française. Cette perte de vitesse de la consommation des ménages au premier trimestre a déjà été intégrée par les économistes. En effet, peu d'entre eux tablent sur une hausse du PIB supérieure à 0,3% au premier trimestre. L'Insee anticipe pour sa part une augmentation de 0,2% de l'activité. Quoi qu'il en soit, ce mouvement de yo-yo de la consommation des ménages trouble les perspectives de l'économie française alors qu'alternent les bonnes et les mauvaises nouvelles distillées par les indicateurs macro-économiques. Il retarde surtout la sortie réelle de la crise, le redémarrage actuel de l'activité n'étant, pour la plupart des économistes qu'un rebond technique dû aux restockage des entreprises.

latribune.fr

24 Avr 2010, 0:08

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