Un certain regard sur l'art

Voici donc un regard croisé. Deux lieux qui présentent les mêmes artistes. Une quarantaine en tout. Au musée d'Art moderne de la ville de Paris d'un côté. Au Palais de Tokyo de l'autre. Juste à traverser le parvis pour découvrir cette sélection effectuée par les deux dirigeants des musées, Fabrice Hergott et Marc-Olivier Wahler. Leurs choix ne privilégient aucun genre. On trouve des installations, de la vidéo, de la photo, de la sculpture et de la peinture. C'est d'ailleurs celle-ci qui crée la surprise. On ne pensait qu'il y eut autant d'artistes qui y reviennent. Un phénomène ? À voir. Peut-être une réponse au chaos qui agite le monde, avec la volonté de montrer que ce geste ancestral n'a pas dit son dernier mot lorsqu'il faut parler de l'homme. Autre surprise. Un certain nombre d'artistes, réunis par une même conception de l'art, travaillent en duo, surtout à travers les installations ou dans des démarches conceptuelles. Certains d'ailleurs commencent à être un peu connu comme Dewar et Gicquel. Bon, maintenant, un état des lieux ? Côté installations pas de grands bouleversements. La vidéo, elle, bobine dans le vide avec des images usées par les précédentes décennies. En peinture, c'est une autre affaire. Il y a là comme un chef de file, Jean-Xavier Renaud. Pratiquant autant le pastel que le pinceau, cet artiste livre d'immenses formats sur papier dans lesquels il nous donne sa vision de la France et des Français. Une peinture très critique qui use autant de l'insolence que parfois du fantastique. Dans les petits formats l'oeuvre devient encore plus narrative avec des fragments de vie pris au quotidien. Lieux de transitionDe son côté, la Belge Farah Atassi propose ce qu'elle appelle des « lieux de transition », c'est-à-dire des intérieurs d'habitation extrêmement dépouillés, un peu à la manière des dessins d'architecte. La critique sociale est justement dans ce parti pris de radicalité. Plus folles et flamboyantes sont les huiles d'Armand Jalut qui pratique le gros plan autant sur les fleurs que sur les animaux jusqu'à rendre les compositions abstraites. Quant à Duncan Wylie né au Zimbabwe, il s'attache dans une peinture réaliste à la destruction des lieux et des villes avec l'oeil d'un reporter. D'autres artistes, bien sûr, restent à découvrir. Quoi qu'il en soit, cette sélection dénommée « Dynasty » porte bien son nom.
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