Thomson  : un autre candidat au rachat de Grass Valley

électroniqueThomson, qui vient de faire adopter son plan de désendettement par ses créanciers, poursuit parallèlement le processus de cession de sa filiale Grass Valley, spécialisée dans les équipements vidéo. Des négociations exclusives ont d'abord eu lieu avec le fonds californien Platinum, mais ont échoué à l'automne. Selon des sources industrielles, Thomson a ensuite repris langue avec un autre candidat au rachat : l'américain Avid, l'un des principaux concurrents de Grass Valley. Il a même accordé à Avid une période de discussions exclusives. Mais cette période a expiré mi-décembre, sans que les deux parties ne parviennent à un accord dans le délai imparti. Depuis, il est difficile d'obtenir des informations précises sur l'évolution des discussions.La longueur du processus de vente s'explique par un contexte particulièrement ingrat, car Grass Valley opère dans un marché très affecté par la crise. Au premier semestre 2009, Grass Valley a doublé ses pertes, à ? 56 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 196 millions d'euros, en recul de près de 30 %. La situation n'est guère plus florissante pour son concurrent et acquéreur potentiel Avid. Sur les neuf premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires de l'entreprise du Massachusetts s'est contracté de près de 30 %, à 455 millions de dollars. Mais elle estime que le marché va repartir à la hausse, et prévoit une croissance moyenne de 5 % à 7 % par an jusqu'en 2014. Sur les neuf premiers mois de 2009, elle est aussi parvenue à réduire de moitié sa perte, à 49 millions de dollars.En outre se pose aussi la question du périmètre. Thomson souhaite inclure dans le lot les activités françaises de Grass Valley, qui emploie 800 personnes en recherche et développement à Angers. Cette question a d'ailleurs été une des raisons de l'échec des discussions avec Platinum, qui a la réputation d'être particulièrement dur en affaires. Après avoir été initialement d'accord sur le prix et le périmètre, le fonds aurait finalement refusé de reprendre les activités françaises.payer le futur acquéreurLa situation détériorée de Grass Valley et de son marché devrait conduire à une valorisation négative de cette filiale. En d'autres termes, Thomson sera amené à payer le futur acquéreur pour se séparer de ce foyer de pertes, comme il l'a déjà fait pour d'autres cessions.De son côté, Avid, créé en 1987, était spécialisée à l'origine dans le montage virtuel. Aujourd'hui, la société (2.350 salariés) est active à la fois dans la vidéo et le son, avec des produits destinés au grand public (logiciels pour PC) et aux professionnels (chaînes de télévision comme TF1). Elle a déjà réalisé plusieurs acquisitions, la principale étant, en 2005, Pinnacle pour 441 millions de dollars. Elle est cotée au Nasdaq, où elle capitalise 473 millions de dollars.Interrogée, Avid a répondu « évaluer régulièrement des acquisitions potentielles, mais avoir pour politique de ne pas commenter les possibilités de rachats ». Thomson n'a pas souhaité commenter. JAMAL HENNI ET OLIVIER HENSGENla longueur du processus de cession s'explique par le contexte très ingrat.
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