Spie rêve de nucléaire outre-Manche comme relais de croissance

Numéro deux de l'ingénierie électrique en France, Spie n'aura connu en 2009 qu'un recul de 5 % de sa croissance organique, en dépit de la crise. Comme l'entreprise (détenue à 87 % par PAI Partners à travers la Financière Spie) a réalisé dix acquisitions, le chiffre d'affaires 2009 devrait être au final « très similaire » à celui réalisé en 2008 (3,7 milliards d'euros), pour un ebitda (excédent brut d'exploitation) qui devrait dépasser 200 millions.Le nouveau PDG, Gauthier Louette, qui a succédé à Jean Monville, relève toutefois que le second semestre 2009 a été plus difficile et que 2010 n'a pas démarré sur les chapeaux de roues. Mais Spie a fait preuve de résistance. Il y voit le fruit de son positionnement sur des chantiers dont la taille moyenne avoisine 100.000 euros et de sa diversification dans des secteurs allant de la construction tertiaire aux infrastructures de production et de transport d'énergie, en passant par les télécommunications, qui suivent des cycles différents. Le nucléaire ou le pétrole-gaz se sont ainsi très bien tenus. à cet égard, Spie, qui a travaillé « sur la quasi-totalité » des sites nucléaires d'EDF en France, est préqualifié pour répondre à l'appel d'offres de l'électricien français en Grande-Bretagne attendu cette année. Participer à l'édification d'une ou deux centrales outre-Manche lui ouvrirait le cas échéant un relais de croissance de choix dans la mesure où l'entreprise pourrait ensuite être associée à la maintenance pour les cinquante années suivantes.Spie mise par ailleurs sur les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique. « Nous avons développé un vrai noyau de compétences dans le solaire photovoltaïque, dans la mesure où nous sommes capables de conseiller les clients, de les aider à monter leur projet, y compris en termes financiers, et à choisir les gammes de produits à adopter », indique Gauthier Louette. Spie se dit aussi de plus en plus moteur pour l'efficacité énergétique, tant dans le bâtiment, où la régulation du chauffage ou de la ventilation génère des gains significatifs, que dans l'industrie, où les moteurs à vitesse variables permettent d'économiser 30 % de l'énergie consommée par les machines tournantes type compresseurs, qui pèsent elles-mêmes 30 % de la consommation d'une usine. « bien désendetté »Les tensions qui s'étaient fait jour avec PAI Partners en novembre 2007 sont oubliées. Gauthier Louette assure que son actionnaire lui laisse une grande autonomie opérationnelle et a aidé Spie dans sa politique d'acquisitions en étant « performant » sur les solutions financières. Spie, dont une partie du résultat paye le service de la dette lié au LBO, s'est en outre « bien désendetté », le rapport dette nette sur ebitda ne dépassant pas 3,2. « Notre niveau de remboursement est assez faible sachant que nous avions négocié cette dette mi-2007 à des coûts bien moindres que les financements qui se négocient aujourd'hui », conclut-il. Sophie Sanchez
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