Acheter des chaussures en ligne, quelle curieuse idée ! Détrompez-vous. Les Français sont de plus en plus nombreux à se procurer boots, ballerines et autres pantoufles sur le Net. « Avec les magasins d'habillement, qui ont beaucoup étoffé leur offre de chaussures, ce circuit est celui qui a le plus contribué à la croissance du marché en 2010 », observe le responsable des études de la Fédération française de la chaussure, Dorval Ligonnière. La vente à distance ne représente cependant que 5,3 % des 8,6 milliards de ventes en 2010 (en croissance de 2,5 % par rapport à 2009). Soit environ 456 millions d'euros. Mais tous les distributeurs jalousent les 30 % de croissance qu'a enregistré la vente en ligne fin 2010. Sarenza a doublé son chiffre d'affaires l'an dernier à 80 millions d'euros. Spartoo, qui, en 2010, a avalé Shoes.fr, vient d'atteindre 60 millions d'euros en 2010. « Nous ferons 100 cette année », estime son président, Boris Saragaglia.Du coup, les grands du Net se ruent sur ce segment, dont la part de marché pourrait bientôt atteindre 8 % à 10 %. La Redoute a lancé Shoestyle.fr, quelques mois après l'arrivée de Javari, filiale d'Amazon. Et surtout la success-story allemande, Zalando, vient de débarquer en France. Les prix kamikaze de ce distributeur, né en 2008, effraient. « Ce sera un concurrent important », reconnaît le fondateur de Sarenza, Stéphane Treppoz. Énormes moyens« Il y aura de la casse », prévient un expert. Car, ces grands-là ont des moyens financiers, humains et publicitaires énormes. Amazon n'a-t-il pas déboursé plus de 800 millions de dollars en 2010 pour s'offrir Zappos, le champion américain de la vente en ligne de chaussures ? Cette valorisation fait rêver. Elle pourrait pousser à la vente certains entrepreneurs français du Net. Pas moi, répond Stéphane Treppoz, très agacé des rumeurs lui attribuant la volonté de vendre Sarenza. Amazon a déjà tenté sa chance, par deux fois. J. G.

latribune.fr

24 Jan 2011, 23:24

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