Tsonga, le rescapé

En 1992, aucun Français n'avait atteint la deuxième semaine de l'Open d'Australie. Dix-huit ans plus tard, la débâcle a bien failli se répéter sur les courts océaniens. C'était sans compter sur Jo-Wilfried Tsonga. Malgré une prestation mitigée, le colosse manceau a su se faire violence pour écarter l'Allemand Tommy Haas ce week-end. Et ainsi obtenir son billet pour les huitièmes de finale. « Le plus important, c'était de passer, concède le n° 10 mondial. Contre Tommy Haas, je n'ai pas produit le tennis que je voulais. Mais quelque part, ça me rassure de voir que je peux battre les meilleurs joueurs du monde sans être à mon meilleur niveau. » Malmené dans le quatrième set, Tsonga est finalement parvenu a renverser la situation pour s'imposer avec autorité (6-4, 3-6, 6-1, 7-5). « Il a eu une super réaction, apprécie son entraîneur, Éric Winogradsky. C'est très positif. Il a su revenir dans le match alors qu'il n'était pas dans un grand jour. » Grâce à une fin de rencontre expéditive, « Jo-Wil » n'a pas eu à puiser dans ses ressources. « Il ne peut pas être fatigué après son dernier match, reconnaît Winogradsky. Il n'y a pas eu de gros rallye car Tommy Haas voulait abréger les échanges. » De quoi aborder la suite de la compétition avec confiance et ambition.vieille connaissanceFinaliste du tournoi en 2008, Tsonga espère désormais renouer avec les sommets sur les terrains bleus de Melbourne. Pour y parvenir, il devra dompter ce lundi matin l'Espagnol Nicolas Almagro, 25e mondial. Une vieille connaissance. « Je ne l'ai encore jamais rencontré sur le circuit professionnel. Mais je l'ai joué à plusieurs reprises en juniors et j'ai perdu à chaque fois. Je compte bien renverser la tendance, lance le numéro un français. C'est un joueur qui est capable de faire de grandes choses. Il sert bien et tape fort du fond du court. En revanche, il ne monte pas trop au filet. » Un profil qui a priori réussit parfaitement au Manceau.« Almagro a un tennis assez stéréotypé, décrypte Guy Forget, le capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis. Il joue sur les mêmes cadences. Il varie peu. Tactiquement, ça sera plus simple pour Jo. Je pense qu'il peut aborder ce match avec une certaine sérénité. » Et c'est ce qu'il fait. Souriant et détendu, Tsonga avance sans pression à l'heure de disputer pour la sixième fois de sa carrière un huitième de finale de Grand Chelem. Même le poids de la nation ne semble pas faire vaciller ses larges épaules. « Au contraire. Malgré le fait qu'on se soutienne mutuellement en équipe de France, on a tous envie d'être le meilleur, lâche-t-il. On ne s'en cache pas. Donc quand tout le monde attend qu'on réussisse, c'est vraiment génial. » À condition de ne pas décevoir? n afp« ça me rassure de voir que je peux battre les meilleurs joueurs du monde sans être à mon meilleur niveau », a estimé Tsonga après sa victoire sur Tommy Haas.
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