Leboncoin.fr s'est imposé comme l'eBay français

Très discrètement mais avec une stratégie bien rodée, le site de petites annonces Leboncoin.fr a réussi son pari : s'imposer dans un marché dominé de haut par le géant eBay et devenir rentable en deux ans. Avec un an d'avance sur son modèle économique. Aujourd'hui, le français fait même de l'ombre à l'américain, qui n'a pas hésité à le copier en proposant à son tour des petites annonces classiques. Avant août 2009, eBay ne proposait que des ventes aux enchères.C'est à la fin de l'année 2005 que le groupe norvégien Schibsted prend la décision de décliner dans l'Hexagone son site de petites annonces Blocket.se, qui s'est révélé une vraie mine d'or en Suède. Il se tourne logiquement vers son partenaire Spir Communication, avec qui il a lancé le gratuit « 20 Minutes ». Chacun met 5 millions d'euros sur la table pour préparer le lancement du futur site dont le nom de code est « Chezgeorgette.fr ».un marché peu structur髠L'idée était de faire un site ultra-simple d'utilisation » où l'internaute retrouve, à l'image d'une balade dans un vide-greniers « des valeurs de proximité, de confiance, et où il peut faire de bonnes affaires », explique Olivier Aizac, directeur délégué du Boncoin. Et de poursuivre : « Nous nous sommes lancés avec la conviction qu'il y avait une place à prendre car le marché français n'était pas encore structuré. » Il y a encore cinq ans, eBay régnait sans partage sur le marché des ventes entre particuliers.La recette séduit car aujourd'hui, le site qui propose environ 8 millions d'annonces affirme avoir dépassé eBay en France en nombre de pages vues. Mais en terme de visiteurs uniques, l'américain domine toujours même si l'écart entre les deux se réduit. EBay occupait la 12e place des sites français les plus visités avec 12,5 millions de visiteurs uniques en octobre (derniers chiffres Nielsen), devant un autre site de petites annonce, Price Minister, 18e avec 9,6 millions de visiteurs et Leboncoin (20e à 9,4 millions).La société est passée dans le vert en 2009 avec un chiffre d'affaires estimé autour 20 millions d'euros (contre 5 millions en 2008). Le Boncoin tire 40 % de ses revenus des options payantes qui donnent une visibilité supplémentaire à l'annonce, la maintenant par exemple en tête de page comme si elle était récente. Plus de 10 % des recettes proviennent des offres des professionnels car, eux, payent pour passer une annonce. Les 50 % restants sont issus de la publicité. Avec une marge brute d'exploitation de 51 %, Leboncoin affiche une rentabilité insolente. Sandrine Bajo
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