Les « malades » de la zone euro se mobilisent contre l'austérité

Les parents pauvres de la zone euro, de la Grèce à l'Irlande en passant par le Portugal ou l'Espagne, se rebiffent. À quelques jours d'un intense mois de négociation au sein de la zone euro pour coordonner les politiques économiques des États membres, les électeurs irlandais devraient plébisciter le parti Fine Gael ce vendredi, qui promet de renégocier les conditions du plan d'aide de l'Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI). Un casse-tête en perspective pour Bruxelles et les partenaires de la zone euro. Cette révolte contre l'austérité imposée par le tandem UE-FMI n'est pas l'apanage des Irlandais. Les Grecs, soumis depuis le printemps à un semblable régime, descendent en masse dans la rue pour s'en plaindre. En Espagne, le débat sur le coût social de la rigueur décrétée par le gouvernement Zapatero, pour éviter de devoir demander de l'aide, gagne du terrain. Le chômage y dépasse, il est vrai, 20 %. Son voisin portugais refinance sa dette péniblement sur les marchés financiers à un taux prohibitif dépassant les 7 %. Un niveau qui, de l'aveu même des dirigeants à Lisbonne, devrait les conduire tôt ou tard à demander eux aussi de l'aide à leurs partenaires et au FMI. Bref, comme le notent Willem Verhagen et Maarten Jan Bakkum, analystes chez ING Investment Management, « il y a de fortes chances pour que les incertitudes sur ces pays de la périphérie demeurent, jusqu'à ce qu'ils passent de la protection temporaire du Fonds européen de stabilisation financière (FESF) au Mécanisme européen de stabilisation (MES) permanent qui sera mis en place à partir de 2013 ». Une éternité... D'ici là, un défaut de la Grèce, de l'Irlande ou du Portugal restera possible, leurs problèmes de dette et de déficits publics perdurant. La renégociation des plans d'aide (irlandais mais aussi grec, via un étalement des remboursements) s'invitera aux différents sommets européens qui émailleront le mois de mars. Le Pacte de compétitivité franco-allemand fera donc l'objet d'un marchandage serré : l'étroite coordination des politiques économiques nationales qu'il propose sera négociée contre des concessions dans d'autres domaines.
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