Le chimiste allemand Lanxess mise sur le caoutchouc pour se relancer en 2010

Alors que la conjoncture semble encore morose pour les chimistes, Lanxess garde le moral. « La crise a été l'occasion de montrer pour la première fois de quoi nous étions capables », a expliqué mercredi Matthias Zachert, directeur financier du jeune groupe allemand, lors de son passage à Paris. Issu de la scission en 2005 de sa maison mère Bayer, Lanxess a réalisé en 2009 un chiffre d'affaires de 5,06 milliards d'euros, en recul de 23 %. L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) avant éléments exceptionnels a plongé de 35,6 %, à 465 millions. « Mais nous sommes parvenus à conserver des marges à deux chiffres dans nos trois branches d'activité [polymères de performance, intermédiaires avancés et chimie de performance] », s'est félicité le dirigeant. Pour cela, le chimiste a réduit ses coûts ? baisse du temps de travail en Allemagne, notamment ? et s'est focalisé sur les pays à forte croissance que sont la Chine, l'Inde et le Brésil.projet d'usine à SingapourPour 2010, Lanxess prévoit une amélioration de sa profitabilité mais ne donne pas d'objectif de vente. « Les pays émergents, qui nous procurent 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires, devraient retrouver dès cette année leurs volumes de production d'avant-crise », estime le directeur financier. Une bonne nouvelle pour le groupe : deuxième producteur mondial (derrière Exxon) de caoutchouc butyle, utilisé pour imperméabiliser les pneus de voitures, il mise sur l'explosion du nombre de véhicules dans ces pays. Signe de cet optimisme, les dirigeants, qui avaient retardé leur projet d'usine à Singapour, l'ont finalement avancé. Le site devrait être opérationnel début 2013. L'investissement de 400 millions d'euros s'ajoutera aux 20 millions que le chimiste compte placer d'ici à 2011 dans sa branche caoutchoucs de performance, également utilisés pour les pneus. L'une de ses quatre usines mondiales se situe à Port-Jérôme, en Normandie. « Pour cette activité, nous attendons un taux de croissance de 10 % dans les prochaines années », indique le dirigeant. Au total, le caoutchouc génère près de 2 milliards de revenus pour le groupe.Interrogé sur son possible intérêt pour le français Eliokem, relayé début mars par la presse allemande, Matthias Zachert n'a pas souhaité faire de commentaires. « Mais nous n'excluons pas des achats dans les pays développés », a-t-il dit. En six ans, Lanxess a réalisé cinq acquisitions, pour un total de 600 millions d'euros de chiffre d'affaires supplémentaires.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.