Ce tweet qui a fait vaciller Wall Street

Heureusement, les marchés européens étaient fermés depuis plusieurs heures. Mardi, il est 19h (heure de Paris), lorsqu\'un Tweet d\'Associated Press (AP), l\'une des plus puissantes agences de presse du monde, sème un vent de panique sur les marchés boursiers.Le contenu du tweet: \"Dernière minute: deux explosions à la Maison Blanche, Barack Obama est blessé\". L\'impact de ce tweet est considérable. Il faut dire que le compte Twitter de AP possède deux millions d\'abonnés, dont de nombreux relais d\'opinions.Tâche d\'huileL\'agence de presse a mis quatre minutes pour s\'apercevoir que son compte Twitter a, en réalité, été piraté. Quatre minutes pendant lesquelles, le tweet a été lu et relu, et surtout retweeté 4.600 fois en tout. La rumeur fait tâche d\'huile et le Dow Jones perd près de 130 points en quelques instants (graphique ci-dessous).Au bout de ce laps de temps, AP finit par diffuser un démenti, relayé par un communiqué rassurant de la présidence américaine. Barack Obama a d\'ailleurs fait une sortie quelques minutes plus tard dans les jardins de la Maison Blanche pour honorer les enseignants de l\'année.AP a, plus tard, indiqué que ce piratage s\'est accompagné d\'une tentative de phishing (intrusion dans un système en vue de récupérer des informations confidentielles) sur son réseau informatique.Une Amérique sous pressionPour les hackers, le moment était bien choisi pour créer cet effet. Les Etats-Unis sont à fleur de peau une semaine après une série de tragédies (attentat de Boston, accident industriel de Waco, lettres piégées...). Pour rajouter à l\'angoisse, ce tweet a été revendiqué par la Syrian Electronic Army (Armée électronique syrienne, SEA), un groupuscule qui soutient le président syrien Bachar Al-Assad. Ce groupe n\'en serait pas à son premier \"attentat électronique\". Il aurait attaqué le compte Twitter de photo de l\'Agence France Presse en février dernier en y publiant plusieurs photographies.Pour certains analystes, cet épisode est très révélateur du comportement des investisseurs face aux rumeurs. Sur le site de BFMTV, Christian Parisot, économiste chez Aurel BGC, les marchés ont encore une fois montré leur capacité à surréagir face à une information, sans chercher à la vérifier. Un mouvement amplifié par des techniques d\'investissement automatisé comme le trading à haute fréquence.Que les investisseurs se rassurent, le Dow Jones s\'est bien remis de cet éphémère incident. Il a d\'ailleurs terminé en hausse de 1,05% à 14.719 points, soit un niveau historique.  
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