Les jeux sur réseaux sociaux font leurs premiers pas en Bourse

Le « social gaming », comprendre les jeux sur des réseaux sociaux comme Facebook, existe depuis deux ans seulement, mais il se lance d'ores et déjà à l'assaut de la Bourse. Et le premier groupe du secteur à tenter l'aventure des marchés financiers n'est autre qu'un petit Français, l'éditeur Weka Entertainement, qui sera coté à Paris à partir de ce vendredi, via une augmentation de capital de 2,5 millions d'euros. Marge nette de 10 %Il y a dix-huit mois, Weka n'était encore qu'un site Internet de téléchargement de jeux vidéo, qui ne se portait pas très bien. Ses actionnaires - les fonds d'investissement OTC Asset Management, R Capital Management (groupe Rothschild & Cie), Seventure Partners (Natixis) et Entrepreneur Venture - ont alors fait appel à Thibault Viort, ancien dirigeant de la société de conseil en systèmes d'informations Cross Systems, pour redresser la situation. Désormais PDG de la société, ce dernier a modifié le modèle économique de Weka, en positionnant l'entreprise sur le marché naissant et porteur des jeux sur réseaux sociaux. Un marché qui devrait s'élever à 1,3 milliard de dollars en 2010, à l'échelle mondiale, et doubler chaque année, d'ici à 2013, selon les analystes de Lazard Capital Markets. Illustration de cette bonne santé, Weka réalisera cette année un chiffre d'affaires de l'ordre de 6 millions d'euros, indique Thibault Viort. Certes, on est bien loin des 600 millions de dollars de chiffre d'affaires annuel générés par l'américain Zynga, numéro un mondial du secteur (avec le jeu « Farmville »), mais cela représenterait une multiplication par six de l'activité de Weka, par rapport à 2009.Mieux, la société devrait, toujours selon son patron, clore 2010 sur une marge nette de 10 %, « au minimum ». Cette rentabilité résulte des micropaiements (entre 1,50 et 3 euros) effectués par les internautes pour accéder aux fonctionnalités les plus élaborées des jeux mis à leur disposition sur Facebook par Weka. Par exemple le fameux « Is Cool », qui consiste à gagner des points en déclarant à ses amis Facebook qu'ils sont « cools » et réciproquement. Si seuls 22 % des 11,5 millions de Français jouant sur des portails de jeux en ligne acceptent de payer, ils dépensent tout de même en moyenne 123 euros par an, selon une étude de TNS et Gameindustry.com. Weka entend bien profiter de ce potentiel en investissant d'autres réseaux sociaux, comme Myspace. D'où l'intérêt de la Bourse, pour financer ce développement. Christine Lejoux
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