« Nos activités tournent à plein régime »

Qu'attendez-vous de ce G20 de Pittsburgh ?Tout d'abord, je souhaite que le G2O ramène un peu de sérénité au c?ur de certains débats qui ont pu être émotionnels et excessifs. Concrètement, il faut rappeler que nous fonctionnons dans une économie mondialisée et extrêmement concurrentielle. Il faut donc que le G20 propose des règles communes à toutes les banques, ce qui est encore loin d'être le cas aujourd'hui.Quels sont les domaines à harmoniser selon vous ?Toutes les banques ne sont pas soumises aux mêmes normes comptables ni aux mêmes modes de calcul pour leurs besoins en fonds propres. Les banques européennes sont soumises aux normes de Bâle 2 et les banques américaines opèrent encore sous Bâle 1. Par ailleurs, certaines banques ont des bilans garantis par les États, d'autres sont quasiment nationalisées tandis que d'autres n'ont pas bénéficié d'aides publiques. Ces différences sont propices aux distorsions de concurrence. Enfin, il importe, en matière de rémunération, que toutes les banques s'engagent sur les mêmes règles.Comment ressentez-vous ces différences avec vos concurrents ?Les États qui ont nationalisé leurs banques ont intérêt à ce qu'elles redeviennent rentables pour rembourser les aides publiques rapidement ; ce qui est normal puisqu'il s'agit de soulager le contribuable. Mais en contrepartie, ces banques redeviennent agressives en matière de prise de risque ou de rémunérations pour leurs recrutements.Augmenter les besoins en fonds propres est-il la solution pour renforcer les banques ?Il est important de limiter la surchauffe en haut de cycle et d'éviter de rajouter des contraintes aux banques en bas de cycle, alors que les périodes sont déjà difficiles. Il ne faut pas imposer des mesures à contretemps car les banques doivent soutenir l'économie. Par exemple, on parle d'accroître les fonds propres alloués aux activités de titrisation. Ce marché est encore fermé aujourd'hui car il n'a pas retrouvé la confiance des investisseurs et à cause de l'incertitude sur ces besoins de capitaux propres. Et pourtant, la titrisation reste nécessaire. Les excès ont eu lieu dans la retitrisation de produits structurés complexes. Mais elle reste saine pour les portefeuilles simples de crédits aux entreprises et aux particuliers. Elle permet aux banques de libérer du capital pour prêter. En limitant la titrisation, on restreint la capacité des banques à financer le crédit et le développement de l'économie.Qu'est-ce que la faillite de Lehman Brothers a changé pour la banque d'investissement ?Dans tous nos métiers, nous sommes davantage tournés vers nos clients. Nous nous sommes organisés pour répondre mieux à leurs besoins. Les entreprises sont concentrées sur leur problématique de financement et de renforcement de leur capital, et nous avons continué à gagner des parts de marché avec elles. Quant aux investisseurs, après avoir été extrêmement frileux, ils se sont tournés vers les produits de flux, plus simples, et reviennent peu à peu vers les solutions structurées. Chacun a des besoins spécifiques, par exemple, en matière de structure de bilan ou de solvabilité à long terme, ce qui nécessite parfois des solutions sophistiquées.Comment se passe l'année 2009 ?En dehors de notre portefeuille d'actifs à risque, nous réalisons une excellente année sur nos activités récurrentes. Nous avons gagné des parts de marché partout et nos activités tournent à plein régime. En dérivés actions, nous avons consolidé notre position de leader mondial. Sur les produits de taux (« fixed income »), nous sommes la banque qui a le plus progressé en revenus et en parts de marché. Nous avons un potentiel très important et j'ai confiance en notre capacité à générer des revenus sur nos activités récurrentes. Nous pensons qu'il est possible de réaliser entre 17 % et 20 % de rendement de nos fonds propres en moyenne de cycle et compte tenu de l'environnement réglementaire qui pourrait évoluer.Quelle est votre stratégie de développement ?Notre objectif est de capitaliser sur nos forces et de compléter notre offre avec des plans de développement ciblés. Nous avons une ambition forte. En banque d'affaires, sur le marché des changes et des matières premières, notamment sur les métaux et les produits agricoles par exemple. Dans toutes les activités de marché, nous souhaitons améliorer notre capacité de distribution de nos produits en Europe et dans les autres régions du monde. Pour cela, nous augmenterons nos effectifs en recrutant des vendeurs.
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