Au Brésil, Rhodia se relève sereinement de la crise

chimie« Nous sommes revenus aux volumes de production d'avant crise », se réjouit Jean-Pierre Clamadieu, PDG de Rhodia, en arpentant les allées de l'usine de Santo André. Construite il y a 90 ans sur des terres isolées, la première implantation historique de Rhodia au Brésil a depuis longtemps été rattrapée par la grouillante mégalopole de São Paulo. « Mais ce site n'est pas classé dangereux », assure Marcos De Marchi, président de Rhodia Brésil. Pour le chimiste, deuxième entreprise française (après AGF) à s'être implantée au Brésil en 1919, l'enjeu est de taille?: le pays est le plus important du groupe, avec 17 % du chiffre d'affaires (1,2 milliard de dollars en 2008), loin devant la France (7 % des ventes). C'est aussi l'un des plus rentables, selon les dirigeants. Après la crise de la fin 2008, la reprise s'est amorcée dès le printemps dernier. « Pour 2009, nous attendons un chiffre d'affaires stable ou légèrement négatif », indique Jean-Pierre Clamadieu. « La croissance du secteur devrait atteindre 8 % à 10 % en 2010 » prévoit André Luis Rodrigues, directeur financier du groupe en Amérique latine.projet mis en veilleRhodia, qui emploie 2.800 personnes sur 5 sites au Brésil, y est numéro 2 derrière l'américain Invista dans la filière polyamide (dérivés du nylon). La production est destinée à 70 % au marché local. Les fibres pour le textile et l'industrie (pneus, cordes, ceintures de sécurité?) ainsi que les « plastiques techniques » destinés en majorité à l'automobile (pièces de structure, de moteur...) représentent un tiers des ventes. Ce dernier secteur a souffert cette année, mais devrait vite rebondir grâce à la hausse du niveau de vie de la population?: le nombre de véhicules produits passera de 3 millions cette année à 4 millions en 2014. Le reste de l'activité se répartit entre produits intermédiaires (acides?) et solvants.Crise oblige, Rhodia a ralenti ses investissements en 2009 ? habituellement 50 millions de dollars par an. Un projet d'extension de capacité de production de phénol (qui sert à fabriquer nylon et plastiques) à Paulinia (nord de São Paulo) a été mis en veille. « Nous attendons quelques mois avant de le reprendre. Mais nous comptons investir environ 200 millions de dollars au Brésil dans les trois à quatre prochaines années », indique Jean-Pierre Clamadieu. Rhodia étudie aussi des acquisitions ciblées dans le pays, « pour compléter [ses] positions ».AUDREY TONNELIER, à São Paulo
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