Lloyds lance une augmentation de capital record

Lloyds Banking Group a fait un pas de plus vers son redressement financier. La banque britannique semi-nationalisée ? l'État en possède 43 % ? a lancé hier la plus grande augmentation de capital de l'histoire britannique. Conformément à son annonce au début du mois, elle va lever 13,5 milliards de livres (15 milliards d'euros) auprès de ses actionnaires, dépassant le record atteint au début de l'année par HSBC (12,5 milliards de livres).Le prix des actions émises, 37 pence, affiche une décote faciale de 60 %. Compte tenu du détachement du droit de souscription, la décote effective est de 38 %.Grâce à cette augmentation de capital, Lloyds évite de participer à la garantie des actifs toxiques organisée par l'État. En mars dernier, elle avait pourtant prévu d'assurer ainsi 260 milliards de livres (290 milliards d'euros) d'actifs. Mais l'embellie constatée sur les marchés lui a fait changer d'avis. L'alternative à l'aide de l'État prend deux formes. D'abord, la conversion d'obligations en « CoCos » «?contingent convertibles?» à hauteur de 8,8 milliards de livres (9,7 milliards d'euros). Ces instruments hybrides sont des obligations, qui se convertissent automatiquement en actions si les fonds propres de la banque tombent en dessous d'un certain seuil. Lundi, Lloyds a annoncé que l'opération avait été un succès.La deuxième étape de la recapitalisation de la banque a donc été lancée hier. Les actionnaires vont se prononcer demain sur cette augmentation de capital, lors d'une assemblée générale extraordinaire. Un rejet semble très improbable, d'autant que l'État, avec 43 % des votes, va y participer, conservant au passage le même niveau de participation.La forte décote consentie par l'émetteur a été bien reçue par le marché où l'action Lloyds a progressé de 2 % hier, tandis que les analystes étaient dans l'ensemble plutôt positifs.Si le vent semble donc être en train de tourner pour Lloyds, un rappel de la catastrophe évitée de justesse par le système bancaire britannique a été apporté hier par Mervyn King, le gouverneur de la Banque d'Angleterre. Il a révélé que l'institut d'émission avait prêté secrètement 61,6 milliards de livres (68,2 milliards d'euros) à Royal Bank of Scotland et HBOS (qui venait d'être acquise par Lloyds) en octobre et novembre 2008. Des prêts d'urgence non révélés à l'époque pour éviter la panique? C'est dire si l'on était passé tout près de la catastrophe. Dès janvier, l'argent avait néanmoins été remboursé.
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