Le laboratoire économique britannique chute

Coup de tonnerre au Royaume-Uni. Le PIB britannique a reculé de 0,5 % au quatrième trimestre 2010, selon la première estimation publiée ce mercredi. La rechute de l'économie, après un an de croissance, a pris tout le monde par surprise, les économistes s'attendant à une croissance de 0,4 %. Cela apporte de sérieux doutes sur la capacité du pays à faire face aux mesures d'austérité drastiques, annoncées l'an dernier, mais qui n'entrent en vigueur qu'en avril (début de l'année fiscale). « La probabilité d'un retour à la récession a certainement augmenté », estime Chris Williamson, économiste à Markit.Consommateurs en berneD'où vient cette importante rechute ? Le secteur des services, le plus important de l'économie, a reculé de 0,5 %. Cette baisse vient de trois sous- catégories : la distribution, les hôtels et les restaurants perdent 0,5 %, un chiffre catastrophique pour une période de Noël ; les services aux entreprises et les services financiers reculent de 0,7 % ; et le transport, les communications et le stockage chutent de 0,8 %. Autre mauvaise surprise : le BTP a perdu 3,3 %. Seule la production a soutenu l'économie (+ 1,9 %). Certes, la baisse du PIB au quatrième trimestre est en large part due aux violentes chutes de neige de décembre, qui ont empêché les consommateurs de sortir de chez eux. L'Office national des statistiques estime que cela a ainsi fait perdre 0,5 % de croissance. Néanmoins, cela pose deux sérieuses questions pour l'économie britannique. Pourquoi, malgré un recul de 30 % de la livre sterling par rapport à 2008, les exportations n'ont pas pris la relève de la croissance ? La réponse est largement une évidence : son principal client est la zone euro, dont l'économie n'est guère brillante.La seconde question concerne le plan d'austérité. Seule la hausse de la TVA est entrée en vigueur à ce jour (le 1er janvier). Mais à partir d'avril commenceront les coupes budgétaires. Les mairies sont en train d'en tirer les conséquences et préparent plus de 100.000 suppressions d'emplois dans les prochains mois, selon les calculs des syndicats. Le chômage, qui s'élève à 8 %, va probablement augmenter. Les consommateurs britanniques, qui ont étonné par leur capacité de résistance jusqu'à présent, pourraient sérieusement réduire leurs dépenses. Avec un État qui se retire, des consommateurs en berne et des exportations qui ne décollent pas, l'économie britannique pourrait se retrouver sans moteur de croissance.
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