Montée de l'inflation : les banques centrales craignent l'effet domino

Dernière banque centrale en date à relever ses taux, la Reserve Bank of India a porté, mardi, l'un de ses taux directeurs de 6,25 % à 6,50 %. La raison ? Ses craintes d'une explosion de l'inflation. D'ailleurs, en parallèle de leur resserrement des conditions de crédit, les autorités monétaires indiennes ont révisé leurs prévisions d'inflation. Elles passent de 5,5 % à pas moins de 7 % pour les mois qui viennent. Si les craintes d'une hausse des prix à la consommation, liée à l'envolée des cours des matières premières, agricoles ou non, ne sont pas le seul apanage des pays émergents, ceux-ci, du fait de leur robuste reprise économique, sont les premiers touchés. Le Brésil a ainsi affiché un taux d'inflation de 5,91 % en fin d'année dernière, alors que l'objectif de la banque centrale se situe autour de 4,5 %, le tout conduisant les autorités monétaires à relever le taux directeur, à 11,25 %, l'un des plus hauts au monde. Même souci en Chine. Certains experts estiment que l'objectif d'un taux d'inflation à 4 % cette année pourrait voler en éclats : les prix pourraient même, selon eux, grimper de 10 %. Dès la fin de l'an dernier, en octobre, puis en décembre, les autorités monétaires chinoises avaient relevé les taux d'intérêt, les portant à 5,81 %.« Effet de second tour »Et la Chine de partager les inquiétudes de Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne : avec une résurgence de l'inflation, il craint ce que l'on appelle un « effet de second tour », autrement dit une hausse des prix alimentaires ou pétroliers qui contamine toute l'économie, en particulier en raison des augmentations que demandent les salariés pour préserver leur pouvoir d'achat. Les usines du sud-ouest de la Chine, à Shenzhen ou ailleurs, ont déjà dû consentir des coups de pouce à leurs salariés en colère. D'autres, à travers le monde, pourraient suivre.Reste que le choix des banques centrales est délicat : elles ne peuvent enclencher une spirale inflation/salaires, mais, en relevant les taux d'intérêt, elles risquent de tuer la reprise économique, encore fragile dans certains pays, les hausses de taux d'intérêt bridant la consommation. C'est ainsi le cas en Allemagne, où beaucoup craignent que la hausse des prix alimentaires ne vienne donner un coup d'arrêt brutal à la reprise de la consommation qui, en 2011, devrait être un pilier essentiel de la croissance allemande.
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