La croissance interne stimule les sociétés de gestion entrepreneuriales

La gestion d'actifs, considérée comme l'un des fleurons de l'industrie française, s'appuie en partie sur un vivier de sociétés de gestion entrepreuneuriales (SGE, au moins 51?% du capital appartient à des personnes physiques). Cet univers est très hétérogène puisque s'y côtoient des SGE gérant plusieurs milliards d'euros et d'autres quelques millions. À l'occasion de la présentation du bilan 2009 sur l'industrie de la gestion d'actifs par l'Association française de la gestion financière (AFG), Paul-Henri de La Porte du Theil, son président, rappelait que les plus beaux succès de l'an dernier ont été enregistrés par des «?boutiques?» spécialisées et innovantes. La profession a en tête l'excellente année 2009 de Carmignac Gestion qui a plus que doublé ses encours gérés, à 33?milliards d'euros.Toutes n'ont pas traversé la crise sans encombre. L'AFG et Noveo, cabinet de conseil en stratégie opérationnelle et management, ont réalisé une étude entre novembre?2009 et janvier?2010 sur «?Les sociétés de gestion entrepreuneuriales en France en 2009?: évolution du métier et perspectives?». «?L'idée était d'analyser l'impact de la crise sur les SGE et surtout leurs perspectives dans un contexte de forte concurrence?», explique Carlos Pardo, directeur des études économiques à l'AFG. Un questionnaire a été envoyé à 230 SGE membres de l'association. 57 y ont répondu, représentant 80?milliards d'euros d'encours sur un total estimé de 120?milliards.Deux tiers des SGE ont souffert de la crise, révèle l'étude. Si elles ont senti passer le vent du boulet, «?peu ont finalement mis la clé sous la porte?», souligne Carlos Pardo. En 2009, et malgré le rebond des marchés actions, 46?% des sociétés, ont enregistré une baisse de leur chiffre d'affaires supérieure à 10?%, contre 25?% qui ont connu une hausse supérieure à 10?%. Avec la baisse des revenus, les SGE ont cherché à réduire leurs coûts en coupant dans les effectifs ou en externalisant certaines fonctions support comme la comptabilité, le contrôle interne... La crise s'est aussi caractérisée par une perte de clients, même si sur ce point l'étude montre qu'il n'y a pas vraiment de tendance qui se dégage et qu'il y a probablement eu un effet de vases communiquants. Les mauvais résultats de certaines maisons, en termes de gestion financière, ont profité à d'autres. Ainsi, 66?% des répondantes ont perdu moins de 5?% de leurs clients, tandis que 30?% annoncent en avoir gagné plus de 30?%.«?Mais dans un monde en changement constant, certaines SGE sont très dépendantes de l'environnement, notamment réglementaire?», indique Carlos Pardo. Malgré la reprise des marchés actions, beaucoup de SGE n'entrevoient toujours pas le bout du tunnel et l'année s'annonce très difficile pour certaines. D'autant que beaucoup n'ont pas la taille critique pour accéder à certains canaux de distribution. L'étude apporte toutefois des solutions à la crise.Gagner en notoriétéCela passe par la création de nouveaux produits flexibles capables de s'adapter aux nouvelles conditions de marché. Pour Olivier Laloum, associé de Noveo, «?les SGE doivent privilégier la croissance organique pour s'assurer un développement commercial en faisant de la prospection directe, en nouant des partenariats avec les CGPI en France ou des ??third party marketer?» pour l'étranger??. Cela nécessite davantage de communication pour se rendre visible et gagner en notoriété. «?Quant à la croissance externe, elle est plutôt subie que désirée, leur objectif étant de rester indépendante?», note le consultant. Ce phénomène de concentration devrait néanmoins s'accentuer selon les SGE interrogées. L'international constitue aussi un relais de croissance. Si cela ne concerne que quelques maisons, ça relève davantage de la nature de la société, des dirigeants que de la taille. Enfin, les SGE cherchent de nouvelles sources de revenu en faisant du conseil financier, fiscal ou de l'allocation d'actifs pour les institutionnels. Une manière de compenser la baisse des revenus liée à celle des encours.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.