En deux ans, Lamy a perdu la gestion de 45.000 copropriétés

Lamy, la société d'administration de biens détenue à plus de 95 % par le promoteur immobilier Nexity, a enregistré des déconvenues. Le numéro deux du marché français, issu de la fusion avec Gestrim, a perdu, selon plusieurs sources, 40.000 à 45.000 lots en gestion de copropriétés sur l'ensemble de la France. Ce qui équivaut au tiers des lots gérés par certains poids moyens du secteur. Mais cela aurait pu être pire, affirme un professionnel. Ce solde net aurait pu être plus élevé si Lamy ne s'était vu confier en gestion des immeubles construits par sa maison mère Nexity et, dès lors, n'avait mécaniquement récupéré des lots. Comment expliquer ces pertes de contrats ? « Soucieuse de rationaliser les équipes, la nouvelle équipe de direction de Lamy n'a pas su retenir, voire s'est séparée de certains cadres de l'entreprise. Cela a entraîné une certaine désorganisation », avance un bon connaisseur de la société. Arnaud Bazire, président du directoire de Lamy et directeur général délégué du pôle services de Nexity, le reconnaît presque. Et il assume même ces pertes de lots. « La moitié de ces pertes est concentrée sur trois agences sur Paris où l'intégration d'agences rachetées par Gestrim s'était mal passée. En outre, ces 45.000 lots qui ont été perdus sur deux ans sont à mettre en regard des 800.000 que Lamy gère », fait-il valoir. Hausse de la rentabilitéArnaud Bazire objecte en outre que la rentabilité de Lamy s'est redressée. Elle est passée de 4,4 % en 2008 à 6,6 % en 2009, pour un chiffre d'affaires de 420 millions d'euros. « Alors que le réseau était extrêmement hétérogène - Gestrim étant une fédération d'artisans - nous avons terminé la migration du réseau informatique, unifié l'intégralité des process métiers et homogénéisé les modes de fonctionnement de manière à assurer une meilleure qualité de services et un meilleur contrôle des prestations, mais aussi à offrir aux collaborateurs des possibilités d'évolution d'un cabinet à l'autre », argumente-t-il. Toujours est-il qu'Arnaud Bazire entend faire de 2010 l'année de la reconquête de parts de marché et améliorer la rentabilité encore d'un point. Il veut notamment travailler sur les ventes croisées en exploitant mieux les fichiers des co-propriétaires qui confient à Lamy leurs biens en gestion locative. Et, plus généralement, il compte sur la croissance organique, et non pas seulement la croissance externe, pour reprendre des parts de marché en France. Lamy veut notamment inciter ses collaborateurs à passer du temps à recruter de nouveaux clients... Ces idées ne semblent toutefois pas si aisées à mettre en musique. Car, il ne suffit pas de connaître ou de convaincre un copropriétaire pour emporter le mandat de gestion de l'ensemble d'une copropriété.
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