Quand les marchés obligataires européens se grippent à nouveau

Alors qu'ils entamaient une timide réouverture, les marchés d'obligations d'entreprises européens se sont de nouveau crispés en début de semaine dans le sillage du retour des craintes sur les conséquences de la crise grecque. Le prix d'une assurance contre un risque de défaut d'une entreprise a ainsi progressé depuis lundi de 8,5 points de base en Europe selon les indices Markit, à 118 points, alors que les intervenants s'interrogent sur la santé des secteurs financiers grecs, portugais et espagnols.Renault revoit à la baisse ses ambitionsConséquence de ce retour de l'aversion pour le risque, Renault a revu à la baisse ses ambitions en émettant ce jeudi seulement 400 millions d'euros d'obligations à 5 ans, soit 100 millions de moins qu'initialement prévu. Le constructeur automobile, que la notation « BB » place dans la catégorie des investissements spéculatifs, a expliqué cette réduction par des conditions de marché « plus difficiles ». Lors de sa première journée de cotation, le rendement des titres Renault, qui évolue en sens inverse des prix, montait de 9 points de base, à 379 points au-dessus des swaps de référence.Nette correction en maiMalgré l'annonce d'un « plan d'urgence européen » de 750 milliards d'euros le 9 mai, le compartiment obligataire a enregistré un retour de l'aversion pour le risque propulsant les primes de risque à leur plus haut niveau de l'année. Après les tensions du mois de mai, le mois de juin n'a pas vu un retour au statu quo ante. La prime exigée par les investisseurs pour détenir des obligations d'entreprises a ainsi bondi de 45 points de base à 160 points sur le compartiment des sociétés du compartiment « Investissement », qui regroupe les obligations les plus sûres selon les agences de notation. Sur le compartiment spéculatif, la prime a grimpé de 146 points de base, à 660 points.Ralentissement des émissionsCette hausse du coût de financement s'est traduite par un net ralentissement des émissions. Après avoir totalisé respectivement 22 et 9 milliards d'euros en mars et en avril, les émissions d'obligations d'entreprises de la catégorie « Investissement » ont pour l'instant atteint 2 milliards en juin, contre 1 milliard en mai. Sur le segment spéculatif, environ 1 milliard d'euros de titres ont été émis en juin, après 1 milliard en mai et 7 milliards en avril, le mois le plus actif depuis janvier.
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