Nicolas Sarkozy en président industrieux

«Accepter la fin de l'industrie comme une fatalité est une erreur stratégique. » En basses eaux dans les sondages, décrochant notamment dans les classes moyennes et populaires, Nicolas Sarkozy s'en tient à cette profession de foi du candidat à la présidentielle qu'il était le 18 décembre 2006 à Charleville-Mézières. Encore auréolé à l'époque du prestige conféré par le sauvetage d'Alstom.Vendredi, lors d'un déplacement à Saint-Nazaire, le chef de l'État a d'ailleurs regretté qu'Alstom se soit désengagé des Chantiers de l'Atlantique, au profit du groupe sud-coréen STX. Sur le site, Nicolas Sarkozy a défendu, au nom de l'ambition industrielle, l'avenir de la construction navale civile et militaire. « On n'est plus un grand pays si on ne sait pas fabriquer des trains, des avions, des voitures ou des bateaux », a-t-il lancé sur une estrade installée au pied d'un porte-hélicoptères de classe Mistral (BPC), destiné à la Marine nationale.Enrayer le déclin industriel Les ex-Chantiers de l'Atlantique emploient aujourd'hui 2.350 personnes et font travailler autant de personnel chez les sous-traitants. Mais l'entreprise, dont les carnets de commandes peinent à se remplir, a décidé un plan de départs volontaires étendu jusqu'au mois d'octobre en raison de son faible succès. Nicolas Sarkozy a promis que l'État, qui est entré dans le capital de STX en 2008 à hauteur de 33 %, ne se désengagerait pas tant « que l'entreprise aura besoin de nous ». « Jamais je ne laisserai fermer le chantier », a déclaré le chef de l'État qui a tenu à rappeler qu'il venait là « pour la quatrième fois ».Depuis 1980, la France a perdu environ 2 millions d'emplois industriels. En 2009, cette dégradation s'est accélérée en raison de la crise, avec 200.000 emplois détruits en plus. Lors des états généraux de l'industrie, en mars, Nicolas Sarkozy a annoncé plusieurs mesures pour tenter d'enrayer ce déclin, dont des primes à la relocalisation et la création de onze filières stratégiques. À moins de deux ans de l'élection présidentielle, le chef de l'État repart en campagne.
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