La peur des marchés fait le jeu de l'or

La nervosité qui agite les marchés financiers a remis la « relique barbare » sous les feux de la rampe. Le rebond initié mardi à l'annonce de reventes de logements en baisse de 27 % en juillet aux États-Unis s'est encore amplifié après la publication de commandes de biens durables fort décevantes le mois dernier (un modeste rebond de 1,3 % a suivi le recul de 1,2 % constaté en juin, alors que les économistes pronostiquaient une reprise de 3 %). En réaction à cette nouvelle marque de faiblesse de l'économie américaine, l'once d'or cotée sur le marché à terme new-yorkais (Comex) pour l'échéance la plus proche a gagné 7 dollars, à 1.240,50 dollars. Comme le pointaient les analystes de Barclays, l'once d'or a rebondi sur sa moyenne mobile de 50 jours. Un signal majeur pour les analystes chartistes...Le marché a reçu le soutien des statistiques trimestrielles publiées par le Conseil mondial de l'or (CMO) marquées par un intérêt soutenu des investisseurs. Si la demande de la bijouterie subit encore l'effet de la hausse des cours (+ 14 % depuis le début de l'année), le repli est toutefois limité à 5 % avec 408,7 tonnes. Les acheteurs, notamment les Indiens premiers consommateurs de la planète et l'ensemble des Asiatiques ont digéré la hausse des prix et que la consommation soit repartie de l'avant dans cette zone. Cet effritement a largement été compensé par les besoins d'investissement, alors que les banques centrales ont été acheteuses nettes de 8 tonnes. Avec 534 tonnes, l'investissement représente 51 % de la demande de 1.050,3 tonnes, alors que la part de la joaillerie revient à 39 %. C'est un net renversement par rapport à l'an dernier où l'investissement n'absorbait que 32 % et les bijoux 51 %. Les investisseurs privilégient encore les fonds indiciels cotés (ETF) qui ont acheté en net pour 291,3 tonnes, cinq fois plus qu'en 2009. Selon Eily Ong, directeur de la recherche du CMO, les investisseurs reconnaissent à cette classe d'actif « un caractère unique en termes de diversification de leurs actifs en raison de son couple faible volatilité et faible corrélation avec leurs autres actifs ». La crise des dettes souveraines sur le Vieux Continent a renforcé l'intérêt des Européens pour cette valeur refuge. Les ventes d'or au détail sous forme de lingots et de pièces y ont plus que doublé ce trimestre à 84,8 tonnes. Les Européens absorbent d'ailleurs aujourd'hui 40 % de ces débouchés contre seulement 7 % il y a deux ans, relèvent les analystes du CMO. Alors que la production minière mondiale n'a pas dépassé 606 tonnes lors de ces trois derniers mois, on peut voir dans l'évolution des quantités recyclées un facteur de soutien des cours. En effet, les volumes refondus s'accroissent de 35 % à 496 tonnes mais restent bien inférieurs aux 606 tonnes retraitées au premier trimestre 2009. Ce qui semble montrer là aussi une anticipation haussière des détenteurs qui auraient pu être tentés de saisir l'opportunité du record historique de 1.270,60 dollars, acquis le 21 juin dernier. les volumes refondus s'accroissent de 35 %, à 496 tonnes, mais restent inférieurs aux 606 tonnes retraitées au premier trimestre 2009.
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