En juin prochain, le processus de restructuration des caisses d'épargne réclamé à cor et à cri depuis deux ans aura pris fin, espère le gouvernement espagnol. Outre les huit fusions en cours, de nouveaux regroupements sont à attendre en 2010. L'essoufflement continu du secteur immobilier auquel les caisses sont particulièrement exposées, les créances douteuses et le bas niveau des taux d'intérêt pourraient en effet favoriser la mise en marche de nouveaux rapprochements. Reste à savoir si les objectifs fixés par le gouverneur de la Banque d'Espagne seront atteints. Celui-ci appelait de ses voeux la fusion de 15 des 45 caisses actuelles, lors d'une interview au « Financial Times », en novembre.Aucun des regroupements entrepris en 2009 n'a encore abouti, même si certains sont proches de leur terme, comme la fusion d'Unicaja, Caja Jaen et Cajasur, ou celle de Caixa Catalunya, Caixa Manresa y Caixa Tarragona. Le retard pris pour l'approbation par la Commission européenne du Fonds de restructuration ordonnée bancaire (Frob) destinée à soutenir les opérations de fusion dans le secteur compte parmi les circonstances qui ont freiné le processus. Sept mois après sa création, le Frob n'a toujours pas reçu la bénédiction de l'UE. Il n'a donc, à ce jour, pas versé un centime. Les caisses en instance de fusion ont préféré retarder le processus jusqu'à avoir la certitude que le Frob pourrait bel et bien les soutenir. Ainsi, Catalunya, Manresa et Tarragona ont-elles décidé de repousser à février la convocation de leurs assemblées pour l'approbation définitive de leur plan de fusion. D'ici là, le Frob devrait avoir reçu l'agrément de la Commission. Quoi qu'il en soit, l'Espagne a déjà conclu il y a quelques jours un accord de principe avec la Commission limitant à 2 % des actifs à risque les aides publiques aux banques secourues, sauf exceptions avalisées au cas par cas par Bruxelles.« dépolitisation » En 2010 aussi, c'est le fonctionnement même des caisses qui risque d'être remanié. Le président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, a en effet annoncé fin 2009 qu'une réforme du système des caisses d'épargne sera engagée une fois leur restructuration terminée. Elle pourrait avoir lieu dès le second semestre.L'objectif est de s'attaquer à la plébiscitée « dépolitisation » des organes dirigeants des caisses au sein desquels sont représentés les différents groupes sociaux et politiques (politiques locaux, salariés, clients?). Cette organisation complique la gestion et entraîne parfois des conflits sans grand lien avec l'intérêt économique de la caisse. En témoigne la rocambolesque élection de Rodrigo Rato, ancien directeur du FMI, à la présidence de Caja Madrid, après des mois de discussions et recours judiciaires entre les parties représentées au conseil d'administration. Cette réforme sera difficile à mener, du fait, justement, du poids des politiques dans les caisses. Gaëlle Lucas, à Madrid

latribune.fr

26 Jan 2010, 23:48

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