Ces fusions dans le ciel européen que proscrit Bruxelles

Tous les experts le disent : la consolidation du secteur est le seul moyen pour les constructeurs de survivre. C'est d'ailleurs dans l'idée de donner naissance à des acteurs européens de poids que Bruxelles a libéralisé le secteur au début des années 1990. Pourtant, toutes les opérations de concentration ne sont pas logées à la même enseigne en Europe. Une fusion transnationale, pourtant compliquée sur le plan juridique - car une compagnie qui perd sa nationalité se voit aussi privée de ses autorisations de vols entre son pays d'origine et les pays tiers - a plus de chances d'être validée qu'un simple rapprochement entre deux transporteurs du même pays, surtout de petite taille. En témoignent le rachat de KLM par Air France, ceux de Swiss, Austrian, BMI, Brussels Airlines par Lufthansa ou encore la fusion entre British Airways et Iberia. Dans le même temps, Bruxelles, après avoir refusé en 2007 à Ryanair de racheter sa compatriote irlandaise Aer Lingus, a encore mis son veto ce mercredi, à la fusion dans le ciel grec entre Olympic et Aegean Airlines, les deux plus grandes compagnies grecques. Cette décision est rarissime. Dans les deux cas, Bruxelles, au nom de la défense du consommateur, a pointé du doigt ces quasi-monopole. Olympic et Aegean représentent 90 % du trafic grec. Les deux compagnies ont pourtant proposé de céder des créneaux horaires de décollage et d'atterrissage à Athènes, rien n'y a fait. Qu'Olympic soit rachetée par Air France, Lufthansa ou British Airways, et Bruxelles l'acceptera probablement. Quitte à ce que le réseau long-courrier au départ d'Athènes soit dépecé pour être transférer à Paris, Francfort ou Londres.Olympic et Aegean ont dénoncé ce rejet. « La décision de l'Union européenne va avoir des répercussions négatives tant pour les passagers que pour l'économie du pays. Ce sont les compagnies étrangères qui vont en profiter », a déploré le directeur général d'Olympic, Andreas Vgénopoulos. De son côté, son homologue d'Aegean Air, Théodore Vassilakis, a souligné que cette « interdiction fait perdre une occasion importante pour une représentation marquante au niveau du secteur européen de transports aériens ». Les deux compagnies examinent un recours. Fabrice Gliszszynsk
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