L'urgence d'un soutien de l'épargne au logement

L\'objectif de construire 500000 logements par an, dont 150000 logements sociaux, est ambitieux. Ne pouvant assumer seul ce plan d\'envergure, l\'État a besoin que l\'épargne domestique soit allouée de manière optimale vers le secteur du logement. Mais force est de constater que tous les supports collecteurs d\'épargne ne se pressent pas au portillon pour apporter leur soutien au secteur de l\'immobilier résidentiel. Une réalité criante pour l\'assurance-vie, dont les encours s\'élèvent à 1370 milliards d\'euros. Seuls 16 milliards d\'euros sont investis dans l\'immobilier résidentiel par les assureurs, ce qui représente un parc de 30000 logements. Une goutte d\'eau. Si l\'on ajoute les supports « pierre papier » que sont les SIIC, les SCPI et les OPCI, l\'investissement dans l\'immobilier résidentiel par les institutionnels représente un peu moins de 30 milliards d\'euros, selon l\'Institut de l\'épargne immobilière et foncière.L\'assurance vie pour le logement intermédiaireL\'assurance-vie devrait être très rapidement sollicitée, plus particulièrement pour le logement intermédiaire qui est destiné aux classes moyennes. Le rapport sur l\'épargne longue des députés Karine Berger et Dominique Lefebvre, qui sera publié le 27 mars, va ainsi préconiser d\'orienter \"une partie de l\'assurance vie vers le logement intermédiaire\", indique une source proche de l\'Elysée. Le président de la République a en parallèle précisé jeudi dernier que la Caisse des dépôts se disait déjà \"prête à lancer la construction de 10 000 logements intermédiaires si elle a le soutien des investisseurs institutionnels\". \"Une fiscalité appropriée pour que les investisseurs institutionnels puissent être massivement présents sur le logement intermédiaire\", sera adoptée, a poursuivi le chef de l\'Etat. Les parties prenantes sont en ce moment impliquées dans des réflexions de place sur le sujet.Les investisseurs fuient un secteur peu rentableLes assureurs-vie semblent cependant peu enclins à voir une partie de leur collecte s\'orienter vers l\'immobilier. Parce qu\'ils estiment que l\'effort doit être collectif; mais aussi car l\'immobilier résidentiel est peu rentable, ce qui fait fuir les épargnants. Le désengagement des institutionnels du secteur du logement à cause de sa faible rentabilité est d\'ailleurs une tendance structurelle. Entre 1985 et 2009, 1,2 million de logements ont été cédés par les personnes morales, préférant les plus lucratifs immobiliers de bureau ou commercial.Les promoteurs militent de leur côté pour un retour de l\'assurance-vie vers le résidentiel. Ils indiquent ainsi que 30000 logements pourraient être créés immédiatement avec 5 milliards d\'euros prélevés sur la collecte nette de l\'assurance-vie - elle s\'est élevée à 3,8 milliards d\'euros en janvier dernier après avoir été négative sur l\'ensemble de 2012.Le logement social ne manque pas de moyensDes moyens, le logement social n\'en manque pas. Son pourvoyeur principal, le livret A, a vu son plafond croître de 50%, à 22950 euros. Ce qui a dopé la collecte à 28,16 milliards d\'euros en 2012, un record historique. Pourtant, la Cour des comptes chiffrait en juillet dernier (avant le relèvement du plafond) le surplus de liquidités du livret A à 52 milliards d\'euros. Cet élément n\'a pas changé la posture du gouvernement, qui jugeait nécessaire un nouveau coup de pouce au logement social. Il faut dire qu\'il a annoncé la création de 750000 logements sociaux durant le quinquennat, soit 150000 par an.
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