Véronique Cayla devra rajeunir l'audience d'Arte

Finalement, le gagnant n'est ni Jean-Pierre Cottet, ni Fabienne Servan-Schreiber, ni Christine Albanel, ni Catherine Pégard, ni David Kessler, un temps favori, mais handicapé par des fuites dans la presse et son positionnement à gauche. C'est Véronique Cayla qui va prendre la tête d'Arte. Elle deviendra en mars présidente du directoire d'Arte France. Mercredi, lors d'une assemblée générale à Strasbourg, elle devrait être nommée présidente du comité de gérance du groupement d'intérêt économique européen Arte, la structure détenue à parité par les français et les allemands. Déjà pourvue de notions d'allemand, Véronique Cayla (60 ans) remplacera Jérôme Clément (65 ans), qui dirigeait la chaîne franco-allemande depuis sa création, et part sur un bilan positif. La chaîne a été une pionnière sur Internet, lançant une Web radio dès 2002, de la télévision de rattrapage dès 2007, puis des Web documentaires dès 2008. Jérôme Clément a aussi noué des partenariats avec des chaînes belges, suisses, britanniques, etc. Un spectateur de 58-59 ansLa chaîne culturelle bénéficie d'un budget de 400 millions d'euros, provenant à 96 % des redevances française et allemande. Outre-Rhin, où elle n'est diffusée que sur le câble, son audience a régulièrement progressé, pour atteindre 0,9 %. Dans l'Hexagone, elle a atteint son audience maximale en 2005 (3,5 % selon Médiamétrie) avant de reculer suite à l'arrivée de la TNT (2,5 % en 2009). Cela malgré des mesures destinées à redresser l'audience, comme la diffusion de séries à succès (« Chapeau melon et bottes de cuir ») ou de films en version française en début de soirée - ce qui augmente en moyenne l'audience de 30 %. Résultat : l'objectif fixé par le contrat d'objectifs et de moyens (COM) passé avec l'État et couvrant 2007 à 2011 ne devrait pas être tenu : la chaîne touche actuellement 16 % des téléspectateurs français chaque semaine, soit moins que les 20 % visés. De même, Arte n'arrive pas à rajeunir son audience, comme le COM le lui demandait. L'âge moyen de son spectateur est de 58-59 ans, l'équivalent de France 3. Surtout, la part des moins de 49 ans a fortement régressé depuis 2007, là encore suite aux coups de butoir des nouvelles chaînes TNT, qui ciblent la même audience. Des défis à relever pour Véronique Cayla, diplômée de Sciences-Po, qui a démarré sa carrière dans des cabinets ministériels sous Giscard, et l'a poursuivie autour du cinéma. Directrice générale de MK2, puis nommée au CSA par Jacques Chirac, elle abandonne ce poste deux ans après pour prendre la direction du Festival de Cannes. Elle était depuis 2005 directrice générale du Centre national du cinéma (CNC). Pour lui succéder, « Les Echos » avancent les noms du médiateur du cinéma Roch-Olivier Maistre et du conseiller culturel de l'Élysée Éric Garandeau. Jamal He
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