Le chef de file du nucléaire, c'est l'État, rappelle Fillon

Les velléités d'Henri Proglio, tout nouveau patron d'EDF, de faire de l'électricien national l'unique chef de file du nucléaire français à l'international ont fait long feu. En visite éclair hier matin sur le chantier de l'EPR à Flamanville, dans la Manche, François Fillon, accompagné de Christine Lagarde, a confirmé l'organisation actuelle de la filière. « Pour conquérir les marchés et offrir le meilleur service aux clients, nous devons être très pragmatiques. Dans certains cas, l'équipe de France du nucléaire doit être en mesure de faire des offres combinées, dans d'autres, il est préférable de laisser tel ou tel de ses membres intervenir seul », a-t-il déclaré devant Anne Lauvergeon, présidente d'Areva, et Henri Proglio...« modèle intégr頻Cette répartition des rôles est celle prônée par Areva depuis des années pour justifier de s'affranchir d'EDF sur certains appels d'offres comme en Finlande, en Afrique du Sud, ou à Abu Dhabi. Tandis que les Émirats arabes unis doivent choisir prochainement le fournisseur de 4 à 6 réacteurs, François Fillon a confirmé l'arrivée d'EDF à un rôle majeur dans le consortium français, à égalité avec GDF Suez. Pour cette compétition, Areva était au départ associé à GDF Suez, novice en matière d'EPR, et à Total tandis qu'EDF était resté à l'écart.Anne Lauvergeon est néanmoins restée souriante toute la matinée. Après Nicolas Sarkozy en février dernier, François Fillon a vanté à nouveau les atouts du « modèle intégr頻 d'Areva. Quant à Henri Proglio, il est revenu, hier, dans une interview au « Figaro », sur son projet d'entrer au capital de l'activité réacteurs d'Areva. Si « EDF joue un rôle central » dans cette filière, « compte tenu de son statut de premier exploitant nucléaire mondial et de sa référence incontestée au plan international », « le leader, c'est l'État, garant de la cohérence de la filière », a martelé hier François Fillon.organisation des marchésLe Premier ministre a enfin confirmé la feuille de route de l'État pour EDF qu'Henri Proglio avait déjà largement dévoilée ces dernières semaines au gré de ses rencontres avec les parlementaires (lire « La Tribune » du 29 octobre) et la presse. Premier objectif : relever le coefficient de disponibilité des centrales, de moins de 80 % actuellement à 85 % d'ici à 2012. Au programme aussi, le renforcement des compétences d'EDF dans les métiers de l'ingénierie-construction. François Fillon a également fermement rappelé à Henri Proglio qu'EDF devait se préparer à « une nouvelle organisation des marchés de l'électricit頻 en 2010. Le nouveau PDG d'EDF a exprimé ces derniers jours sa réticence à l'idée de vendre de l'électricité bon marché à ses concurrents domestiques, une exigence de Bruxelles. Enfin, le Premier ministre a jugé « parfaitement normal » qu'Henri Proglio touche chez EDF une rémunération proche de celle qu'il avait chez Veolia, où il gagnait environ 2 millions d'euros par an, contre 1,1 million pour le précédent patron d'EDF.
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