Premiers pas en Bourse difficiles pour Rusal

Pour un premier jour de cotation, on a vu mieux pour un leader mondial des matières premières. Clairement, les premiers pas de Rusal en Bourse n'ont pas été des plus faciles mercredi. Avant même que la cotation ne débute à Paris, les actions du leader mondial de l'aluminium dévissaient de 10,56 % à Hong Kong pour finalement clôturer sur un prix de 9,66 dollars hong-kongais. Et la Berezina ne s'est pas arrêtée là. Car dans les premiers échanges à Paris, le certificat de Rusal coté sur le compartiment professionnel a perdu jusqu'à 3 % avant de terminer en baisse de 1?%.À la décharge du groupe, ses débuts boursiers ne se sont pas faits dans les meilleures conditions de marché. Mais cela ne fait pas tout. L'introduction au forceps du groupe à Hong Kong, un dossier recalé à trois reprises, la réputation sulfureuse d'Oleg Deripaska et pour couronner le tout une levée de fonds de 17,4 milliards de dollars hong-kongais (1,58 milliard d'euros contre 1,8 milliard attendu) qui n'a pas tenu ses promesses? sont autant d'éléments de nature à décourager les plus téméraires. Si l'on ajoute à cela une dette de près de 15 milliards de dollars et un marché de l'aluminium pressenti en surcapacité pour 2010 par les experts? la boucle est bouclée. Est-ce à dire que le marché des IPO démarre mal l'année ? Loin de là. Les derniers chiffres de Thomson Reuters publiés mercredi montrent au contraire que les introductions en Bourse des entreprises issues des Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) battent tous les records en ce début d'année 2010, les niveaux en valeur et en volume étant sans précédent pour un mois de janvier. Le cas de Rusal serait, à ce titre, de bon augure pour les places asiatiques. Selon certaines sources, bien que tatillonnes, les autorités boursières hong-kongaises auraient accepté le dossier Rusal dans la perspective de voir d'autres entreprises russes prendre pied à Hong Kong. En ce sens, Ronald Arculli, le président du Hong Kong Exchanges and Clearing, se rendra début février en Russie pour promouvoir sa place auprès d'autres mastodontes russes. Reste à espérer, comme dans le cas de Rusal, que cela profite aussi à Euronext Paris. Selon d'autres sources, la place parisienne serait d'ailleurs en discussion avec celle de Moscou pour un accord de coopération comme elle l'a déjà fait avec le Qatar, Dubaï et Abu Dhabi.
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