Renault et Nissan pourraient revoir leur alliance capitalistique

Révolution à venir dans les relations entre Renault et Nissan ? La structure du capital de l'alliance va en effet être réexaminée, afin d'améliorer l'équilibre entre les deux groupes, a déclaré vendredi à l'agence Reuters le double PDG, Carlos Ghosn. « Nous allons passer en revue la structure financière, pas pour aboutir à une fusion (...), mais pour répondre à la principale préoccupation des investisseurs qui disent : peut-être utilisez-vous trop de capital (pour votre structure financière) », a affirmé Carlos Ghosn. Sans autre précision. « Il faut étudier toutes les conséquences. Il existe un équilibre très délicat entre les deux entreprises. Il faut une solution qui satisfasse tous les actionnaires, ceux de Renault comme ceux de Nissan », a ajouté le patron. « Il y a des réflexions en cours. Il est trop tôt pour dire si ces réflexions entraîneront un changement ou pas. Rien n'est figé », ajoute-t-on-dans l'entourage du PDG. Une décision pourrait intervenir à l'horizon 2013.Nissan a grossiForgée en 1999, l'alliance est déséquilibrée puisque Renault détient 43,4 % de Nissan lequel ne possède que 15 % de son partenaire français. Il y a douze ans, les deux entreprises étaient globalement de taille comparable. Mais le redressement de Nissan a... trop bien réussi. En 2010, Nissan a écoulé 1,46 million de véhicules de plus que l'ex-Régie. Son chiffre d'affaires est carrément deux fois plus important, car le « mix produit » (prix de vente moyen des véhicules) est beaucoup plus haut, Nissan vendant beaucoup de 4x4, de grosses berlines et de modèles de sport, plus chers. Le profit d'exploitation de Nissan devrait être (sur l'exercice fiscal 2010, clos fin mars 2011) plus élevé de 4,2 milliards d'euros que celui de son allié. De plus, il est très présent sur des marchés à fortes marges comme les États-Unis et la Chine. La capitalisation boursière du japonais est plus de deux fois supérieure à celle de Renault.Cette disparité devient également forte dans les technologies. Nissan est chef de file dans les moteurs à essence, les gammes moyennes supérieures, le haut de gamme, les hybrides et aussi... le véhicule électrique qu'il a lancé en premier. « Un rééquilibrage en capital me semble difficile à mettre en oeuvre, vu l'écart de valorisation entre les deux groupes. Je verrais plutôt un rééquilibrage dans le fonctionnement et la prise de décision au sein de l'alliance », précise Philippe Barrier, analyste à la Société Généralecute; Générale. Certains analystes préconisent un... désengagement partiel de Renault dans le capital de Nissan. Car pour en conserver le contrôle, le constructeur français n'a besoin que d'un tiers des actions Nissan.
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