Chaumet défend ses bagues de fiançailles avec Adobe

Fondé en 1780 et joaillier attitré de Napoléon, Chaumet a rejoint le groupe LVMH en 1999. Le groupe compte 70 boutiques dans le monde particulièrement localisée sur l'Europe et l'Asie, le Japon fournissant 40 % de son chiffre d'affaires, dont 20 % avec les bagues de fiançailles. Or, la fabrication de cet objet symbolique est assez difficile à gérer. Compte tenu de la diversité des composants d'une bague, on peut se retrouver avec 43.000 possibles. Malheureusement, l'offre en boutique est limitée à cause de la valeur du stock. Déployer des pièces déjà montées dans les 21 boutiques du marché japonais n'aurait pas permis de satisfaire une clientèle exigeante. « Nous nous refusons à mettre de fausses pièces dans les vitrines », explique Gurvan Robineau, directeur des systèmes d'information de Chaumet. Or, lorsqu'un client se présentait avec un budget et des exigences sur la couleur et la clarté de la pierre, il fallait à Chaumet deux jours pour confirmer ou non la disponibilité de l'anneau. Autrement dit, c'était un bon moyen de perdre des ventes car le client, en se promenant autour de la boutique de Chaumet, pouvait trouver un produit de la concurrence.Valoriser l'acte d'achatLa maison s'est donc lancée dans un grand projet informatique pour maîtriser le niveau de ses stocks, qui valent extrêmement cher et aussi améliorer le processus de vente. Dans la joaillerie, la vente est un cérémonial. « Nous avons voulu valoriser l'acte d'achat en aidant le vendeur à présenter des pièces physiques et en lui fournissant une belle interface utilisateur, précise Gurvan Robineau. L'outil devait lui permettre de connaître les disponibilités des pierres en temps réel et de donner un prix, qui est fonction de la qualité du diamant ». Bref, l'application devait fournir de jolies images tout en se greffant sur le progiciel de gestion intégré de Chaumet. Autre problème à régler, l'application ne devait pas être gourmande en bande passante car cette dernière est limitée dans les quartiers des boutiques.« Nous souhaitions que la commande passée en boutique puisse déclencher la fabrication du bijou de manière fluide tout en donnant la possibilité de fournir des indications sur les étapes de fabrication », confie Gurvan Robineau. La solution Flex d'Adobe a permis de créer une application qui s'intègre bien à la vente et qui se greffe sur le progiciel de gestion de SAP. Flex permet de créer des applications web expressives se déployant à l'identique sur la plupart des navigateurs, postes de travail et systèmes d'exploitation. « Si une nouvelle collection apparait, on peut la rajouter dans l'application et la déployer d'un jour à l'autre », poursuit le DSI. Cela a l'apparence d'un catalogue virtuel mais il est connecté à un back-office bien réel. Le projet a duré sept mois dont quatre mois de développement. Entre les ventes gagnées par l'application et les revenus fournis par les ventes supplémentaires, le projet a été remboursé en moins d'un an. Les prochaines étapes seront de l'adapter pour d'autres marchés asiatiques et d'autres marchés européens. Et éventuellement, ces technologies d'Adobe peuvent permettre de lancer un site de commerce électronique.
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