La pénurie de Beaujolais guette

Il ne manquait plus que ça ! A cause du gel, de la grêle, de la sécheresse, de la canicule et des pluies abondantes - il ne manquait plus qu\'une invasion de criquets pèlerins pour que le tableau soit complet ! -, la récolte 2012 de Beaujolais sera historiquement faible cette année.«Nous allons sur des rendements moitié moins importants cette année. À mi-vendanges, les rendements moyens atteignent péniblement les 20-25 hectolitres par hectare (hl/ha) contre 52hl/ha normalement », explique Jean Bourjade, le délégué général d\'Inter-Beaujolais, organisation professionnelle du vignoble au Figaro. Selon ses estimations, ce petit terroir situé au nord de Lyon, à cheval sur les départements du Rhône et de la Saône-et-Loire, ne devrait produire cette année à peine plus de 400.000 hectolitres, contre 852.512 hectolitres en 2011. Les vendanges ont débuté il y a plus de deux semaines et s\'achèveront début octobre.Il n\'y en aura pas pour tout le mondeEn conséquence, l\'approvisionnement sera délicat. \"Nous tenons à alerter les marchés tout de suite. Nous avons encore du stock de 2011 mais les grossistes et fournisseurs qui ne voudraient que du 2012 ne seront pas forcément fournis, Nous fournirons en priorité nos marchés stratégiques\", poursuit le professionnel. L\'Hexagone représente 60 % des ventes de Beaujolais, contre 40% pour l\'international. les premiers consommateurs sont dans l\'ordre le Japon, les États-Unis, la Grande-Bretagne et l\'Allemagne. Au total, le Beaujolais est distribué dans 110 pays, ce qui en fait le vignoble français le plus vendu à l\'export, à des prix qui peuvent dépasser les 25 euros la bouteille. Des hausses de prix de 20% à 30%Quant aux prix, ils grimperont, mécaniquement. «Si on doublait logiquement les prix comme l\'on fait nos amis de la Loire avec le muscadet il y a quelques années, la chute de consommation serait terrible. Nous penchons raisonnablement vers des hausses des prix à la production entre 20 et 30 %, indique Jean Bourjade. Reste à savoir si les distributeurs les répercuteront au niveau du consommateur\", interroge-t-il. On connaitra la réponse le troisième jeudi de novembre, date officielle de la commercialisation du produit-phare du cru, le Beaujolais nouveau, dès la fin de la vinification.Bonne nouvelle, les raisins récoltés sont très sains \"avec une très bonne concentration des arômes» qui laisse augurer d\'un millésime 2012 de belle qualité\", avance Jean Bourjade. En outre, la moindre quantité devrait assainir le marché et \"faire disparaître les premiers prix, on s\'en félicite, en dessous de 3 euros la bouteille, un vigneron ne peut pas vivre\", ajoute-t-il. \"Avec une moyenne de 6 à 7 euros la bouteille, le niveau moyen de prix reste abordable\", estime-t-il.Un impact sur la balance commerciale ?Reste à savoir quelle sera l\'impact de cette réduction des volumes, et ses conséquences, sur la balance commerciale. Pour mémoire, les exportations de vins et spiritueux français ont bondi de 10,5% à 10,1 milliards d\'euros en 2011, stimulées par la demande des pays émergents. Elles ont représenté le deuxième poste excédentaire de la balance commerciale française derrière l\'aéronautique. 
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