Phytorestore reçoit un Green Business Award

Thierry Jacquet, fondateur de Phytorestore, l'un des cinq lauréats des premiers « Green Business Awards », décernés lundi par BFM Radio, en partenariat avec l'Ademe et Ernst & Young. Ce paysagiste, ingénieur agricole et urbaniste de formation, a créé il y a cinq ans son entreprise de traitement des eaux et des sols par les plantes, une technique appelée phytorestauration. «?Mais cela fait vingt ans que je conçois des jardins filtrants?», précise-t-il. À l'origine bureau d'étude, il consacre désormais une part importante (20?%) de son chiffre d'affaires à la recherche et développement et dépose de nombreux brevets. Une façon efficace de se positionner à l'international. En Chine, notamment, d'où Thierry Jacquet est rentré juste à temps pour recevoir son prix. «?Nous sommes dans une phase de montage de projets, qui portera ses fruits d'ici un an », commente-t-il. « À l'étranger, nous jouons à armes égales avec les grandes entreprises du traitement de l'eau?», souligne le dirigeant. Dans les pays émergents, les grands leaders français du traitement des eaux sont moins influents que dans l'Hexagone, et ces territoires constituent de gigantesques marchés, mais aussi des vitrines. L'idée de Thierry Jacquet est ainsi d'y monter des «?biofermes?» et d'y démontrer les performances de ses techniques, afin de mieux les vendre en France. Présent en Chine et au BrésilDéjà présent au Brésil via une coentreprise qui a notamment pour client le spécialiste des cosmétiques naturels Natura, Phytorestore compte déjà plusieurs projets en Chine, dont l'écoquartier de Wuhan qui couvre 59 hectares et abrite 50.000 habitants, ou encore un jardin filtrant pour le pavillon français de l'Exposition universelle qui se tient en ce moment à Shanghai.La première bioferme française, ouverte en Seine-et-Marne il y a un an, est à la fois un laboratoire, un centre de traitement de boues et rejets industriels d'une capacité de 50.000 tonnes et une pépinière pour plantes dépolluantes. Elle a vocation à être répliquée dans les grandes agglomérations de province et en Région parisienne. «?Au-delà d'une centaine de kilomètres, ça n'est pas intéressant pour les industriels d'envoyer leurs déchets chez nous?», observe Thierry Jacquet. Non seulement en raison du coût de transport, mais aussi parce qu'ils raisonnent beaucoup en termes de bilan carbone.Les industriels représentent environ 80?% du chiffre d'affaires de l'entreprise, qui devrait atteindre 4 millions d'euros en 2010. Hermès, Louis Vuitton mais aussi les laboratoires pharmaceutiques comme Organon et Pierre Fabre font partie des clients. Quelques communes également, mais la plupart restent encore la chasse gardée des grands groupes. Pourtant, qu'il s'agisse de boues ou d'eau, Phytorestore propose un coût de traitement nettement inférieur à celui de l'incinération ou du traitement industriel. Et promet un niveau de qualité «?proche des qualités naturelles?». De quoi rendre Thierry Jacquet confiant. «?Le marché français changera d'ici une dizaine d'années, lors du renouvellement des stations d'épuration.?» D'ici-là, il espère bien avoir convaincu les collectivités, notamment grâce aux résultats de ses biofermes.
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