Bertrand Delanoë va « verdir » sa politique

La droite parisienne qui sort groggy des régionales a trouvé le moyen de gâcher le plaisir de Bertrand Delanoë. A l'occasion du Conseil de Paris de ce lundi, elle va tenter de le mettre en difficulté à propos de la rénovation du stade Jean-Bouin après l'arrêt de la cour administrative d'appel de Paris, en fin de semaine dernière, contestant la procédure suivie par la ville. Sans ce nouvel épisode dans un dossier déjà passablement compliqué, le maire de Paris serait sur un petit nuage. Face à l'UMP Chantal Jouanno, la gauche menée par Anne Hidalgo, sa première adjointe, a, en effet, réalisé 58 % des voix au second tour des régionales dans la capitale, gommant la contre-performance des socialistes aux européennes. Surtout, au premier tour, Anne Hidalgo est sortie victorieuse du match interne qui l'opposait aux écologistes : la liste PS a réalisé plus de 26 % des voix contre 20,6 % à Europe Ecologie, alors que cette dernière était devant le PS en juin 2009. Seule ombre à ce tableau, Hidalgo, que Delanoë souhaite voir lui succéder à la mairie en 2014, n'a réalisé que 47 % des voix dans son arrondissement, le XVe, soit moins qu'aux dernières municipales. Ce qui fait dire à Philippe Goujeon, député-maire du XVe et président de la fédération UMP de Paris, que la greffe Hidalgo n'a pas pris. « En 2001, la gauche n'obtenait que 25 % dans le XVe », rétorque celle-ci. En tout cas, Delanoë est bien décidé à profiter de la conjoncture politique. Immédiatement après le scrutin régional, lui et Hidalgo ont réclamé le retrait du projet du Grand Paris, comme l'a fait également Jean-Paul Huchon (voir ci-dessus). Très rapidement, le maire compte relancer le syndicat d'études Paris Métropole qui regroupe, outre la capitale, une petite centaine de communes de banlieue de gauche, mais aussi de droite comme Neuilly. Le projet de Patrick Devedjian, le patron des Hauts-de-Seine, de créer un syndical UMP concurrent semble avoir fait long feu, surtout après les propos du chef de l'Etat, début mars, voyant dans Paris-Métropole la préfiguration de la gouvernance du Grand Paris. Nicolas Sarkozy aurait d'ailleurs laissé entendre à Bertrand Delanoë que les élus UMP rejoindraient la structure. « Plan vélo »Mais le maire veut également donner des gages à ses alliés écologistes, dans l'optique des législatives de 2012 et surtout des municipales de 2014. Après le vote, ce lundi, du réaménagement des Halles, Delanoë et Hidalgo présenteront dans quelques semaines leur « Plan vélo » prévoyant de relier les pistes cyclables existantes entre elles et de favoriser le passage des portes de Paris par les cyclistes. Le maire annoncera ensuite un projet hautement symbolique pour lui, qui satisfera les écolos : rendre les berges de la Seine aux piétons. Patrick Coquidé
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