La Grèce doit trouver 20 milliards d'euros d'ici fin mai

Le ministre des finances grec Georges Papaconstantinou s'est félicité dimanche du plan de soutien adopté jeudi à Bruxelles, y voyant « une évolution historique » allant dans le sens d'une « gouvernance économique » dans la zone euro. Dans ce cadre, explique-t-il, « on se rapproche plus (...) de la création de mécanismes européens de soutien des pays membres, ce qui évidemment exige (...) d'importants changements au niveau institutionnel et des décisions prises à l'unanimité au sein de l'UE pour changer le traité (européen) ». L'accord sur le plan d'aide à la Grèce a provoqué vendredi une détente des taux d'intérêt exigés par les marchés pour détenir de la dette souveraine grecque. Le taux sur les obligations d'état grecques à 10 ans s'est détendu à 6,193 % contre 6,246 % jeudi. « Les taux grecs se sont bien détendus (...) mais, avec les nouvelles qu'on a eues, on aurait pu s'attendre à une baisse plus nette », estime Nordine Naam, stratégiste obligataire chez Natixis. « Le 10 ans reste au-dessus de 6 % et cela coûte donc toujours cher à la Grèce de se refinancer », a-t-il ajouté. La Grèce doit lever 20 milliards d'euros d'ici fin mai pour refinancer sa dette. « Nous aimerions revenir sur le marché d'ici la fin mars » a indiqué au « Financial Times » le patron de l'agence de gestion de la dette grecque Petros Christodoulou. Le gouvernement souhaiterait, selon lui, emprunter quelque 5 milliards d'euros sur les marchés obligataires. Athènes va probablement procéder à une émission à 3 ou 7 ans ce mois-ci, suivie d'une autre similaire en avril dans ce qui va constituer un test crucial de confiance, selon le Financial Times.un bémolLe ministère grec des Finances a toutefois mis un bémol aux déclarations du patron de l'agence de gestion de la dette grecque. « Il n'y a pour le moment aucune décision concernant la date de l'emprunt. Une telle décision ne sera prise que quand les conditions seront appropriées », a indiqué à l'AFP une source ministérielle à Athènes.Le mécanisme d'aide agréé par les seize pays membres de la zone euro n'a pas vocation à être utilisé dans l'immédiat. « La Grèce n'aura pas besoin d'avoir recours à cet instrument parce qu'elle dispose d'un plan de consolidation crédible », estime le président de l'Eurogroupe Jean-Claude juncker. Il s'agit d'un dispositif auquel Athènes pourra faire appel « en dernier recours », si elle ne parvenait plus à emprunter à des taux raisonnables sur les marchés pour financer ses déficits. Le Premier ministre Georges Papandréou a appelé de nouveau les Grecs à oeuvrer pour sortir de la crise et « faire renaître le pays », dans une déclaration publiée samedi dans l'hebdomadaire grec « Kosmos tou Ependyti ». « Il faut profiter de la crise actuelle et ouvrir un nouveau chapitre, reconnaître les erreurs du passé, ne pas permettre de répéter les modèles qui avaient dominé pendant des décennies dans le pays » et « lutter contre la corruption et le clientélisme », a-t-il dit.Craignant de nouvelles mesures de rigueur, le Parti communiste (KKE) et le Parti de la gauche radicale (Syriza) ont condamné la participation du FMI au plan d'aide européen. Les syndicats ont déjà organisé deux grèves générales et plusieurs manifestations depuis le début de l'année pour protester contre l'austérité.
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