Plaidoyers pour le capitalisme d'entrepreneurs

Xavier Fontanet, président d'Essilor, et Bertrand Collomb, président d'honneur de Lafarge, publient en même temps cet automne un livre pour défendre le capitalisme et l'économie de marché. Ce n'est pas faire offense à ces deux ardents défenseurs de la concurrence que d'en faire une seule chronique, ne serait-ce que pour en souligner les points communs.Ces deux patrons de deux grandes entreprises françaises ayant formidablement réussi leur adaptation à l'international partagent un même credo, celui d'une approche positive, chrétienne et humaniste, on pourrait dire « éclairée » de l'économie. Tous deux se désolent de voir l'entreprise être si décriée, en France en particulier, et cherchent, parfois avec naïveté, mais toujours avec sincérité, à convaincre que ce mode d'organisation sociale, aussi vieux que l'humanité, reste et restera le meilleur à l'exception de tous les autres. À condition bien sûr de mettre en place les régulations indispensables pour un monde où bientôt 9 milliards d'hommes vont vivre en concurrence.Tous deux dénoncent avec lucidité les excès de la financiarisation et les dangers de l'effet de levier sans limites, tout en défendant l'utilité de la Bourse et l'actionnariat salarié face à ceux qui disent qu'il faudrait changer de système économique. Ce qui sauve l'entreprise, au sens évangélique du terme, ce sont ses valeurs, qui doivent trouver l'équilibre entre les actionnaires et les autres parties prenantes.Xavier Fontanet affirme que « la confiance » est le creuset de la réussite, d'une entreprise comme d'une économie. Cependant, dans une entreprise, « ce n'est pas le président qui commande, c'est le client », rappelle-t-il avec bon sens, racontant au travers l'histoire de la « famille Essilor » comment deux PME qui faisaient 30 millions d'euros de chiffre d'affaire sont devenues le leader mondial de l'optique ophtalmique.Bertrand Collomb met en scène, de son côté, sa vision des défis du monde contemporain, à la lumière de sa riche expérience chez Lafarge. L'entreprise en est et en sera l'acteur majeur, car elle seule sera capable de produire les richesses nécessaires pour maintenir les équilibres sociaux. Après les dérives du capitalisme financier, « l'entreprise humaniste va prendre sa revanche », prédit-il, dans un nouvel environnement réglementaire où devront être mieux pris en compte les intérêts collectifs.Philippe Mabille« Si on faisait confiance aux entrepreneurs », Xavier Fontanet, Les Belles Lettres, 248 pages, 17,50 euros.« Plaidoyer pour l'entreprise », Bertrand Collomb et Michel Drancourt, François Bourin Éditeur, 321 pages, 22 euros.
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