La France veut inciter les PME à se regrouper pour mieux concurrencer les ETI allemandes

En France, on n'a pas beaucoup d'entreprises de taille intermédiaire (ETI). Mais on a des idées. Pour augmenter le nombre d'ETI de 250 à 5.000 salariés, plusieurs pistes sont explorées. À la différence des ETI allemandes, pour la plupart patrimoniales, qui ont nécessité plusieurs décennies pour se développer grâce à des investisseurs patients, leurs homologues françaises n'ont pas eu cette chance. Pour un ensemble de raisons, institutionnelles et financières. Résultat, on recense actuellement 4.700 ETI en France contre 12.000 en Allemagne. « Or dans un monde globalisé de plus en plus concurrentiel, le temps est désormais compté », explique Jean-Eudes du Mesnil du Buisson à la CGPME. Pour accélérer le développement des entreprises, la CGPME suggère de créer ce que l'on pourrait qualifier des ETI « virtuelles », via un nouveau dispositif « Groupement ETI », en collaboration avec Oséo et la Banque Palatine. Celui-ci vise à inciter les PME à se regrouper pour conduire leurs projets de développement. « Par exemple, quatre entreprises de 100 salariés pourraient se regrouper autour d'un projet de développement et dépasser ainsi le seuil de 250 salariés, en créant de fait une ETI. L'idée est de trouver des outils juridiques pour rapprocher les entreprises sans qu'il y ait de fusion capitalistique, un membre du groupement étant désigné porte-parole », explique Jean-Eudes du Mesnil du Buisson. Ce rapprochement pourrait-il prendre la forme d'un groupement d'intérêt économique (GIE) ? « L'hypothèse est exclue, les GIE éprouvant trop de difficultés pour obtenir le soutien des banques », poursuit-il.« On pourrait par exemple inciter à la création de joint-ventures pour que les entreprises groupent leurs achats, mutualisent certaines fonctions, mais aussi innovent et exportent à plusieurs », suggère Fabrice Brégier, le directeur général d'Airbus et président de l'association Pacte PME qui plaide pour la mise en place de bonnes pratiques commerciales entre les grands groupes et les PME. « C'est la marche à suivre pour vaincre l'individualisme de certains entrepreneurs qui n'ont pas envie de céder une partie de leur pouvoir. Une première relation de confiance peut favoriser des rapprochements plus complets », explique Bénédicte Michon à l'ASMEP-ETI.La CGPME suggère que ces groupements bénéficient aussi de la souplesse des dispositifs à la disposition des PME. « Par exemple, si une des quatre PME bénéficie du taux réduit [15 %] d'impôt sur les sociétés, les autres PME du groupement doivent aussi en bénéficier durant la durée du projet. Même chose pour le crédit d'impôt export qui prend en charge une partie des dépenses de prospection commerciale. Enfin, il serait judicieux d'introduire une dose de progressivité pour lisser les effets des franchissements des seuils sociaux lorsque l'entreprise dépasse l'effectif de 300 salariés, comme le permet déjà la loi de modernisation de l'économie lors du franchissement des seuils de 10 et 20 salariés », propose l'organisation patronale.
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