Le gouvernement a lancé l'opération déminage sur le dossier retraites

Conscient qu'il ne faut pas braquer davantage les syndicats - qui devraient mobiliser massivement le 7 septembre contre la réforme des retraites -, l'Élysée multiplie ces derniers jours les signes d'apaisement en sortant, selon l'expression de Bernard Thibault, « de petits extincteurs ». Le secrétaire général de la CGT visait par ces propos la décison du chef de l'État de renoncer à interdire le cumul pour les étudiants et leur famille des aides personalisées au logement et de la demi-part fiscale. De l'aveu même de membres du gouvernement, il s'agissait de ne pas donner le sentiment aux classes moyennes qu'elles seraient seules à porter le fardeau de la rigueur. L'intention était aussi d'éviter que ne descendent dans la rue parents et étudiants. Ce mouvement de grogne « aurait pu s'agréger à la contestation sur les retraites... », analyse un parlementaire de l'UMP.Signe de fébrilitéParmi les autres extincteurs pointés par Bernard Thibault - qui voit d'ailleurs dans cette démarche le signe d'une fébrilité chez Nicolas Sarkozy avant la mobilisation du 7 septembre -, figure également la tenue d'une réunion non inscrite à l'agenda de Nicolas Sarkozy avec le Premier ministre, François Fillon, et les ministres du Travail et du Budget, Éric Woerth et François Baroin, sur la question des retraites. Au menu de cette rencontre, une meilleure prise en compte de la pénibilité dans le projet de réforme des retraites. À l'issue de cette réunion de travail, Nicolas Sarkozy a fait connaître son souhait « qu'il soit tenu compte de la situation de ceux qui ont eu une vie professionnelle plus dure que les autres ». Le 24 août, par un courrier aux dirigeants syndicaux, le ministre du Travail, Éric Woerth, s'était dit prêt à revoir les syndicats s'ils le souhaitaient, pour d'ultimes réunions sur trois volets de la réforme : la prise en compte de la pénibilité, des carrières longues et de la situation des polypensionnés. Pour l'heure, aucune réunion avec les organisations syndicales n'est programmée. Pas étonnant à quelques jours de la mobilisation. Le ministre doit en revanche rencontrer mardi Laurence Parisot, la présidente du Medef, et son homologue de la CGPME, Jean-François Roubaud, le lendemain. Avec eux les discussions s'annoncent plus consensuelles même si le Medef maintient toujours son opposition à l'instauration d'une « pénibilité à la carte » (lire ci-contre ). Isabelle Moreau
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