La Banque Postale obligée de composer avec Dexia

Souvent évoqué depuis le sauvetage de Dexia, le rapprochement de l'établissement franco-belge et de La Banque Postale pourrait bientôt se concrétiser. Selon une information du « Figaro », il prendrait la forme d'une coentreprise dédiée au financement des collectivitées locales. Dexia assurerait la distribution des prêts et La Banque Postale - majoritaire au sein de cette coentreprise - en assurerait « une partie du refinancement sur la base d'accords pluriannuels », indique « Le Figaro ». Poussé de longue date par Dexia et la Caisse des Dépôts (qui en détient 17,6 %), le projet a pris forme le 16 septembre dernier. À l'occasion d'une réunion à Bercy, les représentants de la Caisse des Dépôts et la ministre de l'Économie et des Finances s'étaient alors mis d'accord sur les modalités d'entrée de la Caisse des Dépôts au capital de La Poste. L'annonce officielle devrait intervenir dans les tout prochains jours, mais si la valeur « pivot » de 3 milliards d'euros était retenue pour La Poste, la participation de la Caisse des dépôts - elle apporte 1,5 milliard d'euros et l'Etat 1,2 milliard - atteindrait 26 % et elle aurait trois représentants au Conseil d'administration. « Sur la création de la filiale commune, rien n'est finalisé mais la décision sera prise avec l'accord global sur La Poste qui conclu au plus tard à l'occasion du prochain comité d'investissement dans une dizaine de jours », précise une source proche du dossier. vulnérable Entre son apport de fonds au groupe public, l'augmentation de sa contribution au budget de l'État (d'un tiers à la moitié de son résultat consolidé) et sa politique de soutien aux fonds propres des entreprises depuis le début de la crise, la Caisse des Dépôts était visiblement en position de faire valoir son point de vue. Lier Dexia à La Banque Postale présente pour elle un avantage certain. La banque franco-belge est toujours structurellement très dépendante des marchés financiers pour son refinancement. Même si elle a réduit la part de ses financements à court terme, elle reste vulnérable à une nouvelle crise de liquidité. Actuellement, sur 73 milliards d'euros de prêts aux collectivités locales, 56 sont financés par des « covered bonds » (obligations sécurisées par des actifs), 8 sont financés à court terme, 6 à 7 sont financés par des prêts à long terme (notamment de la BEI ou de la CDC) et seulement 3 à 4 sont financés grâce à la base de dépôts de la banque de détail. Par ailleurs, une potentielle augmentation de l'offre de prêts aux collectivités locales ne peut que plaire à la Caisse des Dépôts, qui est sous le contrôle du Parlement. La Poste n'a pas souhaité commenter la nouvelle. Elle risque d'avoir du mal à résister à la pression de ses actionnaires (actuel et futur). Une chose est sûre : le projet risque de freiner le développement tous azimuts de La Banque Postale. Laquelle a cruellement besoin de fonds pour étendre son activité de crédit à la consommation, se lancer dans l'assurance et développer son offre de financement à destination des entreprises.Le projet risque de freiner le développement tous azimuts de La Banque Postale.
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