Retraites : vers un geste au Sénat sur les femmes

Les couloirs du Sénat bruissent, depuis quelques jours, de tractations autour de la réforme des retraites. C'est en effet là que se négocient les ultimes aménagements d'un projet de loi qui oppose, depuis la mi-juin, l'exécutif et les organisations syndicales. La commission des Affaires sociales du Sénat, qui a fini l'examen du texte mercredi, a introduit plusieurs modifications, mais c'est surtout lors des débats en séance publique, du 5 au 15 octobre, que l'essentiel se jouera. D'ici là, en effet, l'exécutif aura pu mesurer la capacité de mobilisation des syndicats, qui appellent à une journée nationale de manifestations samedi. Au coeur des pourparlers, la question des femmes particulièrement impactées par le recul de l'âge de départ en retraite sans décote de 65 à 67 ans. Mercredi, François Chérèque a suggéré une porte de sortie. « Je fais une proposition au gouvernement : qu'il subordonne le recul de l'âge du taux plein de 65 à 67 ans - prévu à partir de 2016 - à un vote formel du Parlement en 2015 et après un rapport sur la situation des femmes et des précaires », a proposé le leader de la CFDT dans « Libération ». Une suggestion que n'a pas retenue pour l'instant le gouvernement mais qui inspire les sénateurs. « Il y a des tranches d'âge plus défavorisées que d'autres. Les chiffrages, issus de la caisse d'assurance vieillesse, de Bercy ou des partenaires sociaux, ne sont pas concordants, mais nous travaillons à l'élaboration d'une solution. Il est possible de trouver un accord », a indiqué mercredi Gérard Larcher, le président UMP du Sénat, lors d'une rencontre avec la presse. Geste d'apaisementPour financer une mesure transitoire permettant d'atténuer les effets du passage à 67 ans, Gérard Larcher suggère de revoir des avantages existants. Actuellement, les parents de trois enfants et plus perçoivent une majoration de pension de 10 % sans limite. Plutôt que de forfaitiser cet avantage, comme le propose la CFDT, le président du Sénat suggère d'instaurer un plafonnement. Et de réallouer les économies générées à des dispositifs visant à réintroduire de l'équité dans la réforme en cours. La majorité sénatoriale devrait aussi prévoir une mesure adaptant l'Allocation équivalent retraite au nouvel âge légal de départ à la retraite (62 ans au lieu de 60) afin d'éviter que des chômeurs de longue durée ne se retrouvent sans ressources. Un geste d'apaisement à l'égard des partenaires sociaux qui n'apprécient guère de voir le gouvernement renvoyer le problème vers l'assurance chômage. Agnès Laurent
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