Face à ses nouveaux partenaires, Angela Merkel veut défendre l'État providence

AllemagneAvec sa victoire de dimanche dernier, la chancelière Angela Merkel semble, de prime abord, avoir les coudées franches pour imposer sa politique. Avec un partenaire de coalition, les libéraux du FDP, moins puissants que ses ex-alliés sociaux-démocrates, la chancelière devrait avoir plus de facilité à s'imposer. En théorie. Car en fonction du déroulement des négociations qui commencent lundi prochain avec les libéraux pour finaliser un programme de coalition de quatre ans avec eux, la réalité pourrait être toute autre. élection régionaleFace aux pressions en faveur d'une libéralisation de l'économie émanant des libéraux, mais aussi d'une aile de son propre parti, la CDU, proche des entrepreneurs, la chancelière ne pourra plus prendre prétexte de la résistance de ses alliés sociaux-démocrates au gouvernement. Pourtant, Angela Merkel a insisté depuis dimanche qu'elle n'entendait en rien renier les choix faits avec les sociaux-démocrates ces quatre dernières années. Qu'il s'agisse de l'introduction de salaires minimum dans certains secteurs de l'économie allemande ou de la réforme du système de santé initiée sous le premier cabinet Merkel (2005-2009), la chancelière clame haut et fort qu'elle n'y renoncera pas, au grand dam des libéraux. D'aucuns la qualifient déjà d'être la sociale-démocrate du nouveau gouvernement?Pour faire voter des réformes, le nouveau gouvernement allemand dispose pourtant d'une majorité non seulement au Bundestag mais aussi à la Chambre haute du Parlement, le Bundesrat. Une situation assez rare dont les prédécesseurs d'Angela Merkel, d'Helmut Kohl à Gerhard Schröder, auraient aimé bénéficier en leur temps. « Mais on peut aussi perdre ces majorités en trahissant la confiance des électeurs : nous avons, en mai prochain, une élection régionale importante, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie », avertit déjà la chancelière.La plus grande région d'Allemagne est certes gouvernée depuis quatre ans par la CDU mais c'est un bastion des sociaux-démocrates. Et pour regagner la gestion de ce Land, ces derniers comptent bien clouer au pilori les premières mesures du nouveau gouvernement comme une « casse sociale », rendant les licenciements plus aisés et affaiblissant la cogestion par les salariés. « Nous ne devons pas parler de coupes dans l'État providence [?] ce sera une coalition qui fera attention à ce que tous, les entrepreneurs comme les salariés, tirent profit de la politique économique », souligne le chef CDU de Rhénanie, Jürgen Rüttgers.Il joue son poste à la tête de ce Land mais aussi la majorité au Bundesrat d'Angela Merkel : si la CDU s'y rend impopulaire d'ici mai, la chancelière devra composer à l'avenir non seulement avec les libéraux mais aussi avec des sociaux-démocrates majoritaires au Bundesrat.Frank Paul Weber, à Berl
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