Le petit Nicolas a des ennuis

cinémaDebout, a dit la maîtresse. Assis, a dit le directeur. » Que tous les amateurs du chef-d'?uvre de Sempé et Goscinny se rassurent. L'une des plus célèbres répliques des aventures du « Petit Nicolas » trouve bien sa place dans le film de Laurent Tirard. Reste que son adaptation laisse un peu sur sa faim. Peut-être parce que le scénario du film n'a finalement pas une grande importance.Ici, Nicolas le petit écolier (interprété par Maxime Godart)mène une vie paisible jusqu'au jour où il croit comprendre, à tort, que sa mère est enceinte. Il craint, dès lors, que ses parents ne s'occupent plus de lui. Cette trame n'est qu'un prétexte à un passage en revue de divers épisodes des aventures du petit garçon. Les fameuses scènes à l'école, bien sûr. Sur ce chapitre, rien à dire, c'est particulièrement réussi. Sandrine Kiberlain est impeccable dans le rôle de la maîtresse à la fois sévère et tendre. Le casting des copains de Nicolas est aussi irréprochable. Mention spéciale aux acteurs qui incarnent Alceste (le gros), Clotaire (le cancre) et Geoffroy (le gosse de riche). Ils sont tels qu'on se les imaginait. Leurs facéties font plaisir à voir. Et on rigole vraiment quand Clotaire est interrogé par la maîtresse. François-Xavier Demaison excelle dans le rôle du « Bouillon », surnom donné par les gamins au surveillant général. La remarque vaut aussi pour Michel Duchaussoy, qui, lui, campe le directeur.C'est plutôt du côté de la famille du petit Nicolas que les choses se gâtent. Quelque chose cloche. Valérie Lemercier (la maman) et Kad Merad (le papa) semblent surjouer, jusqu'à manquer de naturel. Quant au décor de la maison de Nicolas, on n'y croit pas. C'est trop grand, trop « bourgeois », avec un mobilier en bois que l'on imaginerait davantage dans un ranch texan plutôt que dans le pavillon familial, tel que dessiné par Sempé.un pari difficileLa construction du film pêche aussi. Réunir une collection de stars ne suffit pas à assurer une unité. Bien au contraire. Daniel Prévost, Michel Galabru (excellent !), Anémone (géniale !) et bien d'autres défilent pour des saynètes qui, parfois, ne dépassent pas cinq minutes. On rit mais on reste aussi sur sa faim, car ce « Petit Nicolas » manque de rythme. Un peu à la manière de ces anciens films à sketches. Au fond, à la décharge de Laurent Tirard, se pose une fois encore ici le problème de l'adaptation des ?uvres célèbres que se sont appropriées des générations de lecteurs. Chacun a son idée du Petit Nicolas. Vit avec depuis des années. Difficile de le troquer pour un autre?
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