Le marché du logiciel libre en pleine santé

Lorsqu'IBM annonce en 2000 qu'il va investir l'année suivante 1 milliard de dollars dans le système d'exploitation Linux, le monde apprend que l'open source est quelque chose de sérieux. Cependant, un an plus tard Microsoft recommande à ses clients et prospects de ne pas utiliser de code Open Source, employant de vieux lobbyistes pour faire passer le message à Washington et ailleurs. C'était un combat d'arrière garde contre ces logiciels dont l'usage ne nécessite pas de reverser une redevance à un propriétaire.InteropérabilitéAujourd'hui, les choses ont changé. Microsoft aussi. Le géant américain participe au mouvement Open Source et travaille à l'interopérabilité entre ses systèmes et les logiciels libres. Entre temps, Red Hat, spécialiste d'une des versions de Linux et de logiciels d'infrastructure informatique, a dépassé les 500 millions de dollars de chiffre d'affaires (638 millions pour la dernière année fiscale). MySQL, éditeur de logiciel de base de données, s'est fait racheter par Sun Microsystems pour 1 milliard de dollars. Ce même Sun Microsystems a été racheté par Oracle pour 5,6 milliards de dollars. Le but de cette opération n'était pas d'acheter les performances économiques maussades de Sun mais bien de récupérer un portefeuille technologique, dont MySQL qui aurait pu faire du mal au compte d'exploitation d'Oracle.Le ralentissement de l'économie semble avoir épargné le marché mondial du « libre ». Selon le cabinet IDC, il grimpe de 22 % en moyenne chaque année, et devrait s'élever à 8,1 milliards de dollars en 2013. En France, le marché de l'open source devrait bondir de 30 % en 2010, selon Pierre Audoin Consultants, après une année 2009 à + 33 % quand le le marché des logiciels propriétaires reculait de 2,5 %.Le logiciel libre est largement utilisé dans les entreprises, même s'il n'est pas toujours moins cher que les logiciels propriétaires. Peu d'entreprises choisissent de l'open source sans service associé ni un minimum de « garantie » industrielle d'utilisation. C'est le modèle de Red Hat ; c'est aussi le modèle des éditeurs français de l'open source : Talend pour la gestion des données, eXo Platform pour les portails collaboratifs et Bonita Soft pour la gestion des processus métiers. Témoins de la mutation de ce marché, tous fonctionnent avec Microsoft.Critiqué mais très répanduAujourd'hui, Linux est certainement le nom le plus connu du grand public... qui l'utilise tous les jours sans le savoir. Une recherche sur Internet avec Google ? Vous utilisez Linux. Vous retirez de l'argent à un distributeur automatique de billets ? Il y a du Linux quelque part. Vous imprimez un document ? Certainement grâce à un bout de Linux dans l'imprimante. Et ce n'est pas terminé.Pourtant, des réticences persistent. « Malgré un volume croissant d'adeptes qui viennent témoigner de la réussite de leurs projets, les éditeurs de logiciels open source doivent lutter quotidiennement contre des préjugés particulièrement tenaces qui circulent dans les entreprises », affirme Bertrand Diard, le co-fondateur de Talend. Dans les faits, les directions informatiques hésitent encore à passer à des déploiements sur toute l'entreprise. « On affirme que les logiciels open source seraient peu sécurisés, que les coûts cachés seraient considérables et que les problématiques complexes ne sont pas traitées, poursuit Bertrand Diard. Ces idées reçues sont sans fondement ». L'Open World Forum, qui ouvre ses portes pour deux jours à Paris ce jeudi 30 septembre, et dont « La Tribune » est partenaire, permettra au moins de confronter les expériences.D'autres informations sur le blog initié de Latribune.fr
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