Gourmand diront certains, boulimique préfèreront d'autres, P...

Gourmand diront certains, boulimique préfèreront d'autres, Patrick Werner n'aime pas faire les choses à moitié. Sauf dormir, qui ne l'occupe guère que quatre heures par nuit. Quand il n'écoute pas d'opéra, ne va pas voir des corridas, ne s'adonne ni au tennis ni au ski, ne s'occupe pas de ses sept petits enfants, ni de l'organisation des dîners du Club des Cent, c'est-à-dire le reste du temps, depuis onze ans, il se consacre à « sa » création, La Banque Postale. Dans un marché ultra-bancarisé, il peut se targuer d'avoir, à la barbe de ses concurrents ulcérés, créé de toute pièce un nouvel établissement qui, brique par brique, devient une banque de plein exercice. D'ailleurs, il n'est pas peu fier de la remarque de Neelie Kroes, alors commissaire à la Concurrence, lorsqu'il était venu dans la capitale belge défendre son dossier : « La création de La Banque Postale est un élément majeur pour la transparence du secteur bancaire français ». Et Patrick Werner n'est pas du genre à barguigner. L'an dernier, il voulait donc « inventer une nouvelle façon de vivre sa banque ». Aujourd'hui, il « réinvente le crédit à la consommation ». Demain, c'est-à-dire avant la fin de l'année, lorsqu'il dévoilera la nouvelle pierre à son édifice, l'assurance dommage, il aura vraisemblement encore le slogan pour rendre la concurrence obsolète. Sans parler du faîte de l'édifice, le crédit aux PME sur lequel le président de la République, lui-même, lui a demandé de préparer un dossier.Le créateur, s'il se repose le septième jour, est donc très occupé le reste du temps. Il dispose d'une équipe de fidèles disciples qui l'accompagnent dans sa mission d'évangélisation. C'est parfois, note un observateur, « une ambiance de secte ». Cela a ses côtés festifs, Patrick Werner étant d'un naturel très abordable et sympathique. Mais cela sous tend aussi une limite à ne jamais franchir, celle de l'information, qu'il veut maîtriser de bout en bout. Qu'il s'agisse de sa garde rapprochée ou des consultants qui travaillent pour LBP, malheur à celui qui ébruitera les projets du maître. En attendant que son offre soit complète, le créateur de LBP jubile. Il a pris des parts de marché à ses concurrents l'an dernier dans le crédit immobilier et il dégaine son crédit consommation «responsable» au moment où le Parlement planche sur la réforme de ce financement. La concurrence attend de voir. G. L. S.Le boulimique savoure sa créationPatrick WernerportraitactuIl peut se targuer d'avoir, à la barbe de ses concurrents, créé de toutes pièces un nouvel établissement qui, brique par brique, devient une banque de plein exercice.
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