Haute époque, haute qualité

Réservés à quelques passionnés, les objets du Moyen-Age sont rares. Et pas toujours très chers. Le mobilier est devenu tendance.
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Les vrais passionnés de mobilier Haute époque sont rares, car arches (coffre au couvercle bombé...qui a donné le mot archive), cathèdres (fauteuil d'évêque), chayères (chaise d'apparat), caquetoires (chaise à dos élevé), huches (coffre à vêtements), crédences ou dressoirs (ancêtres du buffet), et autres tables de monastères à entretoises sont rarement en parfait état, et demandent de sérieuses connaissances. Les prix s'en ressentent : quand le design voit ses étiquettes s'envoler, la Haute Epoque (jusqu'au XVIIème siècle) reste abordable.

Les prix assez doux et la bonne qualité de ce mobilier séduisent quelques jeunes amateurs qui n'hésitent plus à décorer leur demeure d'un tel meuble, devenu aujourd'hui tendance s'il est mis en valeur, mélangé à d'autres styles. Ceci est surtout vrai pour le tout-venant, les pièces d'exception dépassant les 100.000 euros.

Mais on peut trouver des longues tables de monastère pour 4.000 euros, des chayères pour 2.500 euros, des coffres autour de 2.000 euros, des miroirs en écaille pour 1.500 euros. Deux meubles sont particulièrement représentatifs. Le cabinet, composé d'une partie à vantaux ouvrant sur des tiroirs et reposant sur un piètement (à partir de 7.000 euros) et la crédence, sorte de bahut comportant un entablement surmonté d'un ou plusieurs gradins ou d'une partie supérieure à deux portes, le plus souvent sculpté (10.000 euros).

Reste que les meubles en état d'origine sont rares car la majorité a subi des restaurations. S'il faut toujours préférer une pièce authentique à une réparation bâclée, les puristes savent qu'il en est d'indispensables : un cuir se remplace car il se racornit. En revanche, mieux vaut éviter les remontages (une crédence devenue coffre), les transformations (un décor tardif ajouté sur une armoire) ou les ajouts (une serrure d'une autre époque) qui font perdre de 20 à 50% de la valeur d'un meuble.

En complément du mobilier, les collectionneurs s'attardent aux ivoires, cuivres dorés, émaux, pyxides et statues en pierre ou en bois, la plupart de ces objets parfois chers ayant une inspiration religieuse.

La vente Piasa du 21 janvier propose ainsi plusieurs lots de grande qualité, notamment une statuette d'apôtre inédite ayant appartenu à un retable de l'abbaye cistercienne de Theuley (Haute-Saône) estimé aux alentours de 60.000 euros. Egalement aux enchères, une paire de marteaux de porte en bronze (6.000 euros), un chapiteau d'angle en pierre du Périgord (6.000 euros), un grand lion sculpté en calcaire (9.000 euros), un psalétrion, instrument de musique sur table (15.000 euros) ou une sculpture en bois sculpté attribué à L.Kern (20.000 euros).

Le 21 janvier, 14h, Drouot Richelieu (Paris), renseignements: www.piasa.com

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