Bal tragique à Strasbourg

Par François Lenglet, rédacteur en chef à La Tribune.

Bal tragique à Strasbourg, deux morts. Les élections européennes, malgré leur caractère secondaire, redessinent le paysage politique français. Le premier mort est à l'évidence François Bayrou, qui s'effondre dans une consultation réputée favorable aux formations non traditionnelles. Le président du Modem a découragé la droite de ses sympathisants, lorsqu'il voulait s'allier aux socialistes, et la gauche, avec ses attaques sous la ceinture visant Daniel Cohn-Bendit.

"On ne sort de l'ambiguïté qu'à son détriment", disait le cardinal de Retz, saint patron des centristes. Cette éternelle maxime de la politique a trouvé hier une nouvelle illustration. La question stratégique qui se posait pour Bayrou il y a quarante-huit heures - peut-on gagner une élection présidentielle sans parti ? - laisse maintenant place à une interrogation dont l'issue est moins incertaine : peut-on gagner une élection présidentielle sans électeurs ?

A gauche, l'échec cinglant d'hier est peut-être une bonne nouvelle paradoxale pour le Parti socialiste, qui se rapproche à grands pas de la décomposition, et donc de la renaissance. Martine Aubry, l'autre victime, est désormais en sursis. Le score désastreux qu'elle enregistre, portant les socialistes à parité avec les écologistes, va relancer la "guerre des roses", qui l'oppose à Ségolène Royal. Et gare aux coups d'épines.

Vu de l'Elysée, ce lendemain d'élection est une belle journée. A mi-mandat, Nicolas Sarkozy se voit conforté par une victoire indiscutable, même si elle est moins éclatante que celles que remportent ses homologues allemands et italiens. Victoire politique, qui clôt une séquence européenne commencée dans le scepticisme, il y a un an, et brillamment poursuivie.

Ce matin, le seul problème qui se pose au chef de l'Etat est celui de l'"ouverture", pour le prochain remaniement de son gouvernement : qui peut-on débaucher lorsqu'on n'a plus d'ennemis ?

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Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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pour rétablir la vérité: F Bayrou a répondu, sans doute maladroitement, à des propos injurieux: "minable; ignoble", ce n'est pas lui l'attaquant si l'on vous dit çà à vous, vous tendez l'autre joue ? vous vous taisez ?

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