On croyait l'aversion boursière au risque terrassée par les bonnes nouvelles venant des entreprises. On pensait que les investisseurs, institutionnels comme particuliers, allaient progressivement revenir vers les placements en actions. Mais force est de constater que, malgré ces signaux forts encourageants lancés par l'ensemble des valeurs cotées européennes, la machine boursière ne se reprend pas vraiment. Les indices européens jouent au yo-yo depuis le début de l'année : toute poussée à la hausse est immédiatement suivie d'une correction de même ampleur.
L'évolution du CAC 40 à Paris en témoigne, qui ne parvient absolument pas à tenir le seuil des 4.000 points dès qu'il est franchi. A croire que ce chiffre fait peur aux investisseurs et qu'il signale un courant vendeur qu'ils préfèrent anticiper. A croire, surtout, qu'ils ont bien conscience que la Bourse manque aujourd'hui cruellement de relais de croissance. Il n'y a d'ailleurs pas que les professionnels boursiers qui s'interrogent. Dans un récent sondage, 66 % des Français plébiscitent l'assurance-vie en euros (au rendement garanti) parce qu'elle est sans risque. Et ils font de l'inoxydable livret A leur deuxième placement préféré. Voilà qui contredit, au passage, ceux qui voulaient enterrer l'assurance-vie et explique le formidable bond en avant de l'encours du livret A en mars, avec un total supérieur à 200 milliards d'euros.
C'est la preuve, enfin, s'il en était besoin, que la crise financière a radicalement transformé la mentalité des épargnants. Ceux-ci ne se reconnaissent plus dans le placement en actions, formidable promesse de gain certes, mais aussi irrémédiable source de pertes. Les temps changent. Il faudra beaucoup rassurer pour inverser les tendances.
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