Ne plus croire aux comptes de fées

Par Philippe Mabille, directeur adjoint de la rédaction de La Tribune
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La petite Giulia Bruni-Sarkozy peut dormir sur ses deux oreilles ! Grâce au nounours offert par Angela dimanche à son papa, l'Europe va être sauvée, une fois encore. Le grand méchant loup des marchés va prendre ce mercredi au deuxième sommet de Bruxelles un grand coup de bâton sur la dette, et comme dans tous les beaux contes de fées, l'histoire finira bien, pour cette fois... Le cauchemar européen, pourtant, est loin d'être terminé. En Italie, le pays de sa maman, le méchant Silvio Berlusconi, est obligé de prendre des mesures très impopulaires. Pour éviter la contagion de la maladie grecque, Rome va devoir s'attaquer à son éternelle réforme des retraites, laissée en jachère depuis des années, au risque de jeter des millions d'Italiens dans la rue. La France, le pays natal de Giulia, n'est pas en reste. La récession menace à nouveau, et le gouvernement doit revoir tous ses comptes. Un mois à peine après avoir présenté le budget, tout est à refaire. Heureusement, papa a déjà fait la réforme des retraites, non sans mal ! Mais cela ne suffira pas pour éviter les mauvais sorts des sorcières Moody's et Standard & Poor's. Le surintendant des Finances Baroin et Dame Pécresse doivent trouver d'urgence entre 5 et 7 milliards d'euros d'économies supplémentaires avant la fin de l'hiver, s'ils ne veulent pas faire perdre un A à la couronne du Royaume. Jeudi soir, à la télévision, Nicolas Sarkozy n'aura donc pas que des bonnes nouvelles à annoncer dans les chaumières. Interrogé par les troubadours Yves Calvi et Jean-Pierre Pernault, il devra s'expliquer sur la crise, ses conséquences pour les Français, qui se demandent bien pourquoi ils doivent payer pour les fautes des autres, alors qu'on leur annonce la disette pour dix ans. Pour s'en sortir, Giulia doit-elle faire confiance au magicien Merlin-Hollande qui promet de « réenchanter le rêve français » ? Ou bien répéter en choeur la formule magique lancée par son demi-frère Louis en octobre 2006 : « Bonne chance, mon papa ! ».

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