S'il fallait retenir un leg de Luca de Meo après ses cinq années passées chez Seat avant de prendre les rênes de Renault, Cupra serait en haut de la liste. Le label sport devenu marque à part entière permet à la marque espagnole d'aller chercher de la valeur sur un territoire où on ne l'attendait pas : le premium.
Finitions haut de gamme, motorisations puissantes... Jusqu'ici, la marque Cupra se contentait de reprendre des modèles Seat à l'instar de l'Ateca et la Leon, comme le veut le modèle économique du groupe Volkswagen consistant à dupliquer une même voiture pour chaque marque. Mais Luca de Meo est parvenu à imposer un modèle très spécifique, sans équivalent dans le reste du groupe : le Formentor. Bien entendu, ce SUV très sportif reprend des éléments de la plateforme MQB qui a permis de faire des Leon et l'Ateca, mais son look se distingue nettement, et il est très réussi.
Après le SUV, le CUV...
Première originalité, le Formentor n'est pas tout à fait un SUV ni tout à fait une berline. Chez Seat, on parle d'ailleurs de CUV, c'est-à-dire un SUV coupé avec la particularité d'une garde de toit assez basse.
Avec une hauteur de toit de 1,51 mètre, ce SUV est plus proche d'une Leon (7 cm de moins) que d'un Ateca (10 cm de plus). Cet aérodynamisme est largement accentué par les lignes très effilées du capot jusque sur les flancs. Mais la grande force du design de cette espagnole est cet équilibre avec une silhouette musclée, un capot bien vertical et une ceinture de coffre plutôt haute. Quelle allure !
Les codes couleurs subliment encore cette ambition premium. Les tons cuivres du logo contrastent les jantes. À l'intérieur, on retrouve ce même contraste avec les contours d'aération. Même les surpiqûres du cuir qui habillent les portes et le haut de la planche de bord reprennent cette touche cuivrée très élégante.
Ce luxe de détails très premium se marie très bien avec la planche de bord, la même que l'on retrouve sur la Leon, et accessoirement sur la Golf aussi. L'autre point fort du Formentor reste le confort des sièges baquets au cuir enveloppant.
Côté connectivité, le Formentor s'équipe d'une interface dédiée à la marque Cupra plutôt graphique et ergonomique. Comme d'habitude dans tous les modèles du groupe Volkswagen, nous déplorons la complexité du réglage du régulateur de vitesse, et pis encore, celui du limiteur, lequel implique d'entrer dans des sous-menus à travers divers boutons placés aux quatre coins du volant. Dommage pour l'intuitivité d'une voiture qui a tout pour accéder à de belles performances de semi-autonomie de conduite.
Moteur en mode Cupra
Mais le Formentor ne déçoit pas en termes de motorisations. On reconnaît la qualité du 2 litres TSI (310 chevaux, boîte 7 vitesses), sa puissance à la conduite, mais aussi son défaut principal : quelques creux en bas régime. Mais il faut passer en mode sport, voire Cupra, pour aller chercher l'émotion et les 400Nm de couple moteur. Cette fois plus de creux, le CUV espagnol gronde et dévale les routes avec une très belle dynamique et beaucoup de précisions dans son adhérence au sol grâce à sa transmission intégrale. En bon sportif qu'il est, le Formentor dispose de suspensions assez raides.
En termes de prix, ce SUV est conforme à ses ambitions. Notre version est à 45.000 euros hors options. Le modèle 150 chevaux est disponible à 33.500 euros en boîte manuelle. Comptez environ 2.000 euros de plus pour la version automatique.
C'est une vraie belle surprise, loin, très loin, des standards Seat, finalement assez consensuels et classiques. Le Formentor rend à la marque espagnole l'émotion qui, jadis, la caractérisait : un design audacieux, agressif et élégant à la fois, le tout emmené par des partis pris de calibrages moteurs très sportifs.
Avec Cupra, Seat a su réinventer le premium avec cette touche latine qu'on ne lui connaissait plus. Une vraie réussite !
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