Présidentielle : La Tribune appelle à défendre la République en votant Emmanuel Macron

Comme en 2017, la rédaction de La Tribune appelle à faire barrage à l'extrême droite et donc à voter pour Emmanuel Macron. Mais ce soutien nécessaire en défense de nos valeurs républicaines ne vaut pas approbation de son projet ni ne constitue un blanc-seing pour son potentiel futur mandat.
(Crédits : Capture d'écran)

Chères lectrices, chers lecteurs,

Nous aurions préféré ne pas avoir à prendre à nouveau la plume pour vous écrire à la veille de ce second tour de l'élection présidentielle de 2022. Mais la situation politique du pays nous y oblige. De tous temps, l'engagement de La Tribune a été respectueux du pluralisme politique, de la diversité des opinions et de l'indépendance de la presse dans une industrie qui a connu une forte concentration des médias. Cette liberté d'informer est un des piliers de notre démocratie. La Tribune et sa rédaction y participent chaque jour en défendant une presse proche des territoires, loin des lobbys, et un capitalisme responsable, conscient à la fois des défis climatiques et sociaux, de la préservation de la planète et de la réduction des inégalités.

La Tribune est un média indépendant, qui a toujours su résister aux pressions politiques de tous bords, y compris de la part du pouvoir en place. Notre média économique est l'un des rares à accueillir sur son site internet un aussi large éventail d'opinions politiques, de la gauche à la droite, des libéraux aux interventionnistes, des atlantistes aux néo-gaullistes, des partisans d'une Europe fédérale à celle d'une communauté de nations, des techno-enthousiastes aux critiques des Gafam. C'est cette diversité qui nous permet de rassembler plus de 3 millions de lecteurs fidèles chaque mois. La Tribune reste le journal qui s'adresse à tous les acteurs de l'économie, au-delà des clivages politiques. C'est la mission que se sont donnés les journalistes qui l'ont fondée en 1985.

C'est pourquoi il n'est pas dans notre culture de prendre position pour ou contre un candidat à l'élection présidentielle. Nous l'avions cependant déjà fait le 5 mai 2017, veille du second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, pour appeler à faire barrage à l'extrême droite. Nous nous sentons aujourd'hui en devoir de le faire, animés par la crainte du danger que courent notre République et notre démocratie.

À La Tribune, nous sommes conscients des difficultés rencontrées par les entreprises et les citoyens français, des déceptions qu'a pu faire naître le quinquennat d'Emmanuel Macron. Nous n'avons pas hésité à nous faire le relais des leurs griefs, parfois de leurs colères. Avant la crise des Gilets jaunes, La Tribune interpellait par exemple le Président de la République sur sa conception trop verticale du pouvoir, trop éloignée du quotidien des Français.

La contestation du pouvoir est toujours le signe d'une saine démocratie. Mais Marine Le Pen n'est pas un choix d'avenir pour la France et pour les Français, ni aujourd'hui, ni demain. Le risque qu'elle fait courir à la France en cas d'accession à l'Elysée est celui d'un embrasement de notre pays fragilisé par une longue période de crise sanitaire et une guerre aux portes de l'Europe. Plus que jamais, c'est de cohésion dont les Français ont besoin.

Il suffit de prendre le temps de lire le programme absurde que souhaite appliquer Marine Le Pen pour comprendre qu'il ne peut mener qu'au désastre économique sur le plan intérieur, à une catastrophe sur le plan des relations internationales, et surtout qu'il est la négation de nos principes les plus chers, ceux issus des Lumières et qui ont fondé notre République.

Parce que nous défendons la République, parce qu'il faut impérativement éviter une crise économique et sociale majeure et une mise au ban de l'Europe, parce qu'il faut éviter de mettre en péril notre démocratie, et enfin parce que La Tribune chérit plus que tout la liberté et l'indépendance, la Direction et la Rédaction de La Tribune appellent à voter - et faire voter - pour barrer la route à l'extrême droite le 24 avril prochain.

Pour la République, nous appelons donc à voter Emmanuel Macron.

Mais cet appel ne vaut ni approbation du bilan du président sortant, ni blanc-seing pour son potentiel futur mandat.

La situation politique actuelle traduit une France malade qui fait face à des défis d'une ampleur inédite, qu'ils soient économiques, sociaux, environnementaux et démocratiques. S'il est réélu, Emmanuel Macron devra absolument mieux prendre en compte ces impératifs et ne pas oublier que vote de barrage n'est pas vote d'adhésion.

La Tribune continuera ainsi d'exercer son regard critique sur le prochain quinquennat et à soutenir le pluralisme des opinions. Ses journalistes poursuivront leur mission d'informer honnêtement les citoyens en se basant sur les faits et leur analyse, à saine distance de tous les pouvoirs. Nous pensons que le vote pour Emmanuel Macron est simplement le seul choix qui préserverait notre République, et nous estimons qu'il est de notre devoir de l'assumer.

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