100 milliards de déficit !

Exclusif ce matin dans « La Tribune ». D'après la banque de la Sécu, le déficit de la sécurité sociale ne sera pas de 10 mais de 20 milliards l'an prochain. Un nouveau record;

Oui, deux fois plus que prévu ! Un record effectivement. A cela, pas de surprise. A cause de la crise, la Sécu va encaisser beaucoup moins d'argent que prévu. Ses recettes, elles sont calculées pour l'essentiel à partir des salaires distribués - ce sont les cotisations sur les salaires. A cause du chômage, ces salaires vont globalement stagner l'an prochain - comme en 93. Les recettes de la Sécu aussi.

Autre source de financement de la Sécu, la CSG sur le capital. Là aussi, rien de bon à attendre. L'état de la bourse nous le dit clairement. L'Etat a enfin décidé d'annuler la hausse des cotisations retraite - ce sont encore des recettes en moins pour la Sécu.

Côté dépenses, ce n'est pas mieux. La crise va naturellement conduire à leur augmentation. Exemple :il va y avoir plus de chômeurs, plus d'indemnités chômage à verser. Moins de recettes, plus de dépenses. Pas de secret. Ca fait plus de déficit pour la Sécu - la maladie, la vieillesse et le chômage réunis.

Ca va se traduire par une explosion du déficit public total : 100 milliards, selon « La Tribune ».

Oui, déficit de l'Etat (80 milliards) plus déficit de la Sécu (20 milliards) : ça va faire déjà 100 milliards d'euros ! Là encore, du jamais-vu. Le gouvernement avait annoncé un déficit de 3,9% du produit intérieur brut l'an prochain. A 100 milliards, on sera plutôt proche des 5% ! Et encore, on n'est pas sûr de s'y tenir. Il faudrait ajouter à ces 100 milliards le déficit des collectivités locales - lui aussi, il risque de gonfler, l'Etat leur ayant demandé d'accélérer leurs investissements, d'augmenter leurs dépenses.

On parle déjà d'un plan de relance bis, de nouvelles dépenses. Un déficit encore plus important...

Oui, effectivement. Après le plan de relance annoncé au début de ce mois - un plan de 26 milliards - un nouveau coup de pouce, à la consommation cette fois-ci, est évoqué. Pour faire comme aux Etats-Unis ou en Angleterre. Avant de dégainer, d'aggraver encore le déficit, le gouvernement devra tenir compte de deux éléments importants.

Un. On a, en France, des amortisseurs automatiques qui n'existent pas dans les pays anglo-saxons. C'est notre protection sociale, ce sont l'ensemble des prestations distribuées dans ce cadre - les indemnités, les remboursements, les aides de toutes sortes. Cette protection sociale, elle nous protège un peu, elle amortit en tous cas le choc. C'est ce qui explique qu'aujourd'hui, la récession est bien moins brutale chez nous que chez eux.

Deux. Les marges de manœuvre sont, en France, plus limitées que dans ces pays anglo-saxons. Nous avons au départ, avant même la crise, une dette publique bien plus lourde qu'eux. Avec 100 milliards de déficit en 2009, on va l'augmenter encore. Le risque, c'est que demain, cette dette ne nous coûte beaucoup plus cher que ce qu'elle leur coûte ! Ceux qui militent, ceux qui travaillent à un second plan de relance - et ils sont de nombreux au gouvernement - ne doivent pas oublier tout cela !

Ca veut dire que le déficit public approchera, en 2009, les 100 milliards d'euros. 100 milliards ! Les dépenses de l'Etat, de la Sécu et des collectivités locales seront l'an prochain de 100 milliards supérieures à leurs recettes.

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